Quatre façons d’investir dans l’or
Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour placer votre argent.
L’or a atteint, en décembre, un nouveau sommet historique de plus de 2135 $ US l’once, ce qui a amené plusieurs investisseurs à s’y réintéresser. Quelles sont les différentes façons de miser sur cet actif indémodable ?
Avec un peu de décalage, l’or a une fois de plus prouvé, au cours des derniers mois, qu’il peut jouer un rôle utile à titre de rempart contre l’inflation.
En décembre, le cours de l’or a aussi bénéficié de la faiblesse relative du dollar américain par rapport aux autres devises.
« Ce qui dicte la tendance du prix de l’or, c’est l’inflation et la valeur du dollar américain », souligne François Riverin, coauteur du livre Investir dans l’or, publié en 2021 aux éditions Saint-Jean.
Pour résumer : le cours de l’or croît quand l’inflation est élevée et/ou quand la valeur du billet vert fléchit.
VALEUR REFUGE ?
L’or a aussi la réputation d’être une valeur refuge, c’est-à-dire de conserver sa valeur lorsque d’autres catégories d’actifs souffrent, notamment lors de crises mondiales. Mais M. Riverin n’y croit pas trop.
« Quand il y a des événements géopolitiques, ça joue [en faveur de l’or], mais aussitôt que ça se calme, l’or redescend », affirme-t-il.
Maintenant, quelle proportion de son portefeuille devrait-on consacrer à l’or ? Cela dépend bien sûr de chacun – la plupart des investisseurs ne sont pas exposés directement à cet actif et ne s’en portent pas plus mal.
« Pour quelqu’un qui commence là-dedans, c’est préférable de ne pas dépasser 5 % du portefeuille parce que l’or fluctue beaucoup », conseille François Riverin.
Si vous êtes prêts à faire le saut, voici quelques façons d’investir dans l’or.
ACHETER DES PIÈCES OU DES LINGOTS
C’est la façon classique : on fait l’acquisition d’une pièce ou d’un lingot qu’on garde dans un coffret de sûreté à sa banque.
La Monnaie royale canadienne, des banques comme la TD et même Costco vendent des pièces d’or qu’on peut commander en ligne. Parfait pour ceux qui craignent la fin du système financier et qui ne voient pas d’inconvénient à assumer le risque de vol ! Notez que le prix d’une pièce d’or d’une once est généralement plus élevé que le cours de l’or.
INVESTIR DANS UN FNB DE LINGOTS
C’est la façon facile de refléter le cours de l’or dans votre portefeuille.
Plusieurs fonds négociés en Bourse (FNB) vous donnent la possibilité d’investir dans l’or sans avoir à détenir des lingots directement.
Les gestionnaires de ces fonds achètent de l’or et le font entreposer en lieu sûr. Les firmes Sprott, BlackRock (iShares) et Purpose offrent de tels FNB au Canada.
La Monnaie royale canadienne propose un produit similaire, les reçus de transactions boursières, mais malheureusement, les renseignements détaillés à ce sujet sont difficiles à trouver sur le site web de la société d’État.
INVESTIR DANS LES SOCIÉTÉS AURIFÈRES
Pour les plus aventureux, il existe des fonds qui regroupent plusieurs sociétés minières spécialisées dans l’extraction d’or.
Le cours des actions de ces entreprises est fortement influencé par celui de l’or, mais il peut y avoir des écarts importants.
« Les minières donnent un effet de levier sur le prix de l’or », explique François Riverin.
« Ça veut dire que si le prix de l’or monte de 10 %, les profits de ces entreprises peuvent augmenter de 30, 40 ou 50 %. Donc, quand ça monte, tu vas avoir un meilleur rendement que si tu investis directement dans le métal. Mais quand ça baisse, tu vas trouver ça dur ».
INVESTIR DANS DES SOCIÉTÉS DE REDEVANCES
L’or a une fois de plus prouvé, au cours des derniers mois, qu’il peut jouer un rôle utile à titre de rempart contre l’inflation
C’est une sorte de solution hybride entre un investissement direct dans l’or et un placement dans des entreprises aurifères.
Les sociétés de redevances reçoivent des paiements sur les livraisons d’or de producteurs avec lesquels ils ont conclu des ententes. Ces paiements suivent le cours de l’or et le niveau de production des sociétés aurifères.
« Ça enlève un peu le risque d’exploitation », note M. Riverin.
Le Québécois Pierre Lassonde a cofondé la plus importante société de redevances aurifères, Franco-Nevada. La société montréalaise Redevances aurifères Osisko a le même modèle, mais à plus petite échelle.