À L’ASSAUT DES DÉFIS SPORTIFS EXTRÊMES
11 athlètes québécois ont participé à des épreuves d’endurance parmi les plus folles au monde
Frôler la folie sportive. Tester les limites du corps et de l’esprit. C’est ce qu’ont réussi 11 athlètes québécois qui se sont lancés dans des défis parmi les plus extrêmes sur la planète. Que ce soit une randonnée dans le désert du Sahara ou sur les sentiers étouffants sous les tropiques, une traversée de l’Amérique ou de l’Europe à vélo ou une baignade dans les eaux glacées de la Scandinavie, ils ont tous dû se surpasser.
Au fil des prochains jours, Le Journal vous présente un dossier traçant les histoires sportives d’athlètes que l’on a positivement surnommés les « fous de l’endurance ».
Après avoir dressé une liste exhaustive des 25 épreuves les plus ardues au monde et identifié les grands exploits, nos journalistes ont épluché les résultats des dernières éditions afin de retrouver des athlètes de chez nous.
Le Québec compte beaucoup d’athlètes d’endurance qui se démarquent dans les nombreuses courses ardues, tant à l’étranger que sur notre vaste territoire.
CHACUN SA MOTIVATION
Mais nous avons ciblé les amateurs avertis et passionnés ainsi que les amateurs passés chez les pros qui ont bien accepté de raconter leur époustouflant récit. Des histoires qui seront présentées dans nos pages et sur notre site web.
Par le fait même, ils ont aussi expliqué les raisons motivant leur participation à pareilles aventures.
Que ce soit une « soccer mom », un technicien électrique ou un ingénieur ayant quitté son emploi pour vivre de sa passion, chacun a ses propres motivations
Affronter ses peurs, chercher ses limites, trouver sa place, découvrir le monde et connaître de nouvelles cultures s’inscrivent parmi les motifs les plus répandus.
Cependant, au-delà des crampes, des douleurs musculaires, de la fatigue et de tous les bobos engendrés par l’effort sur de longues distances, ces aventures extrêmes comportent des risques élevés, au chaud comme au froid.
Courir et pédaler sous une chaleur suffocante,
comme la Badwater 135 disputée dans la vallée de la Mort en Californie ou le Marathon des Sables dans le désert du Sahara, peut provoquer des coups de chaleur, des pertes de conscience, des crises cardiaques et des défaillances des organes vitaux.
Des participants dans plusieurs épreuves d’endurance de type « ultra » à travers le monde ont succombé à de graves problèmes, rapporte-t-on dans les documents officiels du Badwater 135. Les athlètes doivent donc se présenter à ses épreuves adéquatement préparés et en accepter les risques.
REPOUSSER LES LIMITES
En 2019, des chercheurs américains ont étudié la limite physiologique absolue à l’endurance humaine en scrutant diverses performances athlétiques, dont celle à la Race Across America, une course à pied de 5000 kilomètres.
Dans le magazine Science Advances, où sont publiés leurs résultats, ils affirment que la limite de l’endurance est mesurée en fonction du métabolisme de base, donc l’énergie minimum dépensée par le corps pour fonctionner.
Celle-ci se situe à 2,5 fois le métabolisme
de base, soit environ 4000 calories par jour.
Lors de courses d’endurance, les athlètes augmentent jusqu’à six fois leur métabolisme de base.
« Même eux finissent par dépenser plus de calories qu’ils n’arrivent à en remettre dans leur corps », avait expliqué à l’AFP le scientifique Herman Pontzer ayant participé à l’étude.
PERTE DE POIDS
Selon celle-ci, les coureurs de la Race across America consommaient huit litres d’eau et 6000 calories par jour durant la première semaine. Par la suite, ils ont perdu du poids jusqu’à la fin sans trouver l’équilibre.
Selon Pontzer, il est impossible d’absorber plus de 4000 calories par jour. « C’est possible d’en consommer plus, mais il y aura une perte de poids tous les jours, avait-il expliqué. C’est possible sur quelques semaines, mais non à l’infini. »
Les scientifiques estiment en conclusion que la limite est fixée par les fonctions digestives et non par les muscles ou le système vasculaire. Car dans toutes les disciplines, la digestion est le plus petit dénominateur commun.