RUFF DÉVERSE SON FIEL
Agacé par les questions concernant les déboires de ses Devils, l’entraîneur-chef s’en prend aux journalistes
NEWARK | Le gazon n’est pas plus vert et l’avenir à court terme pas beaucoup plus rose chez les Devils, prochains adversaires du Canadien.
À l’image du Tricolore, la troupe de Lindy Ruff traverse un passage plutôt difficile. Les Devils ont subi trois revers à leurs quatre derniers matchs. Le dernier en lice, une gênante défaite de 5 à 1 contre les Rangers.
Un affrontement au cours duquel Jack Hughes et ses coéquipiers de l’attaque massive ont été blanchis en cinq occasions. Depuis le 19 janvier, ils n’ont inscrit que deux buts en 46 tentatives (4,4 %).
La question étant ramenée sur le tapis, Ruff en a profité pour délester un peu de frustration sur les journalistes présents à son point de presse.
« J’imagine que vous avez posé la question à chaque joueur […] vous créez de la pression supplémentaire », a-t-il d’abord indiqué.
« Notre groupe d’entraîneurs va passer notre attaque massive en revue. On change certaines choses, on a fait des rencontres individuelles ce soir, contrairement à vous, quand vous les rencontrez à coup de 10 ou 11 d’entre vous », a-t-il poursuivi.
Ce qu’il y a de fascinant, c’est que les Devils sont l’une des équipes de la LNH dont la couverture est la plus minime. À part Amanda Stein, l’ancienne reporter montréalaise de TSN qui travaille maintenant pour le compte des Devils, ils sont à peine deux ou trois à suivre l’équipe.
Disons que la cible des critiques était étrangement choisie.
STRUBLE, UN CAS DOUTEUX
D’ailleurs, Hughes n’a pas jeté le blâme sur autrui au moment d’expliquer les déboires de son équipe avec l’avantage d’un homme. Il a plutôt souligné que les bottines devaient suivre les babines.
« Il faut changer d’attitude et croire en nous, a-t-il lancé aux quelques journalistes sur place. Il faut arrêter de seulement le dire. Il faut le faire. »
À cinq points d’une place en séries éliminatoires, avec deux matchs en main sur le Lightning, les Devils vivent encore d’espoir. Et voilà le Canadien, défait à ses quatre derniers matchs, qui s’amène.
Puisque Martin St-Louis avait donné congé à ses ouailles, au lendemain de la défaite subie à Pittsburgh, il a été impossible de savoir s’il allait apporter quelques modifications que ce soit pour ce match en après-midi.
On imagine que Jayden Struble, qui a quitté le match à la suite d’une mystérieuse blessure en troisième période, ne sera pas de la formation. Ce qui signifierait un retour en uniforme pour Johnathan Kovacevic.
On peut également présumer que Samuel Montembeault, qui a regardé le dernier match depuis la passerelle, affrontera les tirs des Devils.
RESSERRER LE JEU EN DEUXIÈME
Pour éviter de baisser pavillon une cinquième fois de suite, ce qui serait sa plus longue séquence de revers de la saison, le Tricolore devra assurément resserrer son jeu en deuxième période.
Lors de trois de ces quatre revers, c’est cette période qui a coulé l’équipe. Le Canadien a vu tour à tour les Rangers inscrire quatre buts, les Sabres en marquer trois et les Penguins en réussir deux.
Si on recule un peu plus loin, la formation montréalaise a accordé 13 buts en deuxième période à ses sept derniers matchs. C’est pratiquement la moitié des 28 qu’il a encaissés en tout.
« C’est difficile de sortir tes défenseurs de la glace [en deuxième période] quand tu es incapable de placer la rondelle profondément. Ça arrive encore plus souvent quand tu as des gars fatigués, a mentionné St-Louis, après la rencontre à Pittsburgh. Il faut gérer ces moments-là et simplifier certaines choses. C’est un peu d’apprentissage. »
Un apprentissage qui se fait à la dure, si l’on considère que le Tricolore a accordé 72 buts en deuxième période cette saison. Il n’y a que les Islanders (75) et les Sénateurs (74) qui ont fait pire.