Le Journal de Montreal

La fermeture cavalière de Lynx Air fout tout un bordel

Des clients étaient même dans un avion avant de savoir qu’il ne décollerai­t pas

- OLIVIER FAUCHER Le Journal de Montréal

Concert raté, vacances gâchées, factures salées : les Québécois qui avaient fait confiance à Lynx Air pour voyager se sont retrouvés le bec à l’eau, vendredi, lorsque la compagnie aérienne a abruptemen­t mis fin à ses activités.

« J’ai passé par tous les états. J’étais fâchée, puis j’ai pleuré », raconte Alexa Liendo.

La Montréalai­se de 49 ans devait monter à bord d’un vol de Lynx Air vers Tampa vendredi pour passer quatre jours avec sa famille demeurant en Floride, en plus d’assister samedi soir à un concert de Sting dans l’État du sud des États-Unis. C’est en route vers l’aéroport Montréal-Trudeau qu’elle a reçu un courriel de la compagnie aérienne à bas prix l’informant que tous ses vols incluant le sien étaient annulés. La veille, Lynx Air avait annoncé qu’elle faisait faillite. La fin de ses activités était alors prévue pour lundi, laissant de nombreux clients croire que les vols prévus d’ici là seraient maintenus.

Elle avait payé 175 $ pour un aller simple. À l’aéroport, les prix des autres vols consultés par Mme Liendo débutaient à 800 $, ce qui dépassait largement son budget. Elle a ainsi dû annuler son séjour.

« J’étais déprimée, se souvient-elle. J’avais en tête de voir ma famille que je n’avais pas vue depuis l’an dernier. Il y avait des soupers de planifiés, on avait de super bons billets de concert. »

COINCÉS PARTOUT AU PAYS

Selon les estimation­s du professeur John Gradek, spécialist­e de la gestion de l’avion à l’Université McGill, l’annulation des vols de Lynx Air prévus dans la semaine suivant l’annonce de la faillite a touché au moins 10 000 Canadiens. Partout au pays, les histoires cauchemard­esques des clients se sont multipliée­s, notamment à Toronto, où des passagers ont appris dans un avion de Lynx Air qu’il ne pourrait pas décoller, selon ce qu’a rapporté la CBC. Olivier Bellemare, 22 ans, s’était envolé avec Lynx Air pour un voyage dans l’Ouest canadien, notamment pour y visiter sa cousine.

Le résident de Trois-Rivières a eu la même mauvaise surprise vendredi lorsque son vol de retour vers Montréal prévu le lendemain a été annulé.

« Il a fallu que je me débrouille et que j’achète un billet avec WestJet. Ça m’a coûté 600 $ alors que mon aller-retour initial était 500 $. Heureuseme­nt que j’avais l’argent de côté. »

LE CHAOS MÊME EN FLORIDE

Sébastien Hamel, de Québec, était à Orlando, vendredi, et a pu se rendre jusqu’à sa porte d’embarqueme­nt avant que Lynx Air l’abandonne. « Jusqu’à 5 minutes avant le supposé décollage, c’était écrit que le vol était à l’heure. L’avion était là et on a vu l’équipage sortir », raconte celui qui a partagé son aventure via TikTok.

Or, il n’a jamais pu monter à bord. « Beaucoup de monde essayait de réserver un autre vol en même temps, c’était coincé. » Sa mésaventur­e l’aura entraîné dans un hôtel infesté de coquerelle­s avant de prendre un nouveau vol le lendemain pour plus du double du prix.

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PHOTO AGENCE QMI, MARIO BEAUREGARD Alexa Liendo montre sur son écran l’annulation de son vol pour la Floride.

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