«On a le temps de mourir deux fois »
Vivre en centre urbain n’est pas le gage d’une desserte ambulancière efficace, alors que les délais de réponse aux appels urgents dans cinq municipalités de l’île de Montréal dépassent le seuil critique de 15 minutes.
Kirkland, Dollard-des-Ormeaux, Beaconsfield, Dorval et Pointe-Claire figurent parmi les 25 villes de plus de 10 000 habitants où attendre des secours urgents est le plus long.
« Ça n’a aucun sens. On a le temps de mourir deux fois », déplore Michel Gibson, maire de Kirkland, qui figure au 12e rang des pires délais d’attente pour une ambulance.
DES DÉLAIS QUI « FONT PEUR »
Selon M. Gibson, qui ignorait l’existence de cet enjeu avant notre appel, ces temps d’attente « font peur » et il est impératif que les autorités compétentes trouvent des solutions.
« Trouvons une solution au plus sacrant. Je veux qu’on mette un comité en place pour résoudre le problème le plus tôt possible. La santé de mes résidents, c’est très important, alors je vais mettre de la pression », insiste-t-il.
URGENCES-SANTÉ PAS INQUIÉTÉE
Urgences-santé explique ces délais par le fait que ses véhicules sont souvent amenés à se rendre au centreville de Montréal, où se trouvent les urgences, plutôt que dans l’ouest de la ville.
« Donc quand les véhicules se remettent disponibles, ils sont surtout au centre-ville », affirme Patrick Liard, directeur général adjoint opérationnel pour Urgences-santé.
Cette réalité est exacerbée par le taux d’occupation des véhicules ambulanciers, qui est, chez Urgences-santé, un des plus élevés au Québec. Autrement dit, il est rare qu’une ambulance ait le luxe de patienter à son point d’attente dans l’Ouest-de-l’Île, reconnaît M. Liard.
Même si des pistes de solutions sont explorées, les délais dans l’ouest ne préoccupent pas particulièrement Urgences-santé, car les premiers répondants arrivent en environ six minutes, où que ce soit sur le territoire, se défend-elle.