Le Journal de Montreal

Un climat de peur à l’hôtel de ville de Lévis

Un élu souhaite que les choses changent

- STÉPHANIE MARTIN

Un jeune élu de l’opposition dénonce une ambiance « malsaine » et un climat de « peur » à l’hôtel de ville de Lévis.

Alexandre Fallu a été élu il y a un an, à l’âge de 25 ans, sous la bannière de Repensons Lévis, qui compte deux élus. S’il s’attendait à se « faire brasser » en politique dans l’opposition, il n’avait pas anticipé « l’ambiance lourde » qu’il vivrait à l’hôtel de ville ni le fait qu’il se ferait « infantilis­er » en raison de son jeune âge par les élus du parti du maire.

« On me dit que je ne comprends rien. […] J’ai le droit d’avoir mes idées et de ne pas être attaqué par rapport à ma jeunesse. Je trouve qu’il y a un certain niveau d’arrogance. »

RÔLE DU MAIRE

Il souhaite éviter de personnali­ser le débat, mais selon lui, la responsabi­lité revient au maire de la ville, en raison de la fonction qu’il occupe qui vient avec le devoir d’assurer des débats sains.

« Je pense que la fonction que le maire a à la Ville implique des grandes responsabi­lités et je ne pense pas qu’il les prend », dit-il en référence à Gilles Lehouillie­r.

Au conseil municipal, il y a une « ambiance malsaine et anxiogène », témoigne Alexandre Fallu.

« Les citoyens ont peur de venir au conseil et de poser leurs questions. Moi-même, j’ai peur d’aller au conseil parce que c’est sûr qu’on questionne, on critique. Et les gens qui viennent au conseil nous disent : “On est sous le choc”. Les gens ont un malaise, c’est pas plaisant de se rendre là. »

M. Fallu cite des réactions « irrespectu­euses » du maire, tant envers les citoyens que les deux élus de l’opposition : il pointe du doigt, coupe la parole ou retire le droit de parole, en plus d’utiliser de mots forts comme « pétard mouillé », « foutaise » ou « démagogie », affirme-t-il.

Un des problèmes identifiés par l’élu, c’est que le maire occupe aussi la fonction de président de l’assemblée, chargé d’encadrer les débats. « C’est malsain et ça n’aide pas à l’ambiance. » Repensons Lévis songe à demander que le maire soit remplacé par autre élu qui agisse de façon neutre.

SENTIMENT DE CRAINTE

M. Fallu affirme qu’il y a un « sentiment de peur à Lévis de confronter le maire. Il a apporté un sentiment que c’est lui qui décide et qu’on n’a pas le droit de penser le contraire. On a peur de le choquer. Quand on le voit se choquer, il va être arrogant et menaçant. Même s’il n’y a pas de mots menaçants, l’ambiance qu’il peut créer, c’est menaçant. »

Pour lui, « ce n’est pas normal » et il faut en parler pour changer les choses.

En 2018, Le Journal avait révélé les témoignage­s de plusieurs victimes et témoins de gestes violents de la part Gilles Lehouillie­r dans un cadre profession­nel qui avaient mené à trois plaintes en harcèlemen­t psychologi­que. Elles avaient été jugées irrecevabl­es en raison d’un point technique.

M. Fallu n’a pas eu vent de tels gestes depuis qu’il est élu.

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PHOTO STÉPHANIE MARTIN Serge Bonin (à gauche) et Alexandre Fallu, deux conseiller­s municipaux de Repensons Lévis.

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