Un climat de peur à l’hôtel de ville de Lévis
Un élu souhaite que les choses changent
Un jeune élu de l’opposition dénonce une ambiance « malsaine » et un climat de « peur » à l’hôtel de ville de Lévis.
Alexandre Fallu a été élu il y a un an, à l’âge de 25 ans, sous la bannière de Repensons Lévis, qui compte deux élus. S’il s’attendait à se « faire brasser » en politique dans l’opposition, il n’avait pas anticipé « l’ambiance lourde » qu’il vivrait à l’hôtel de ville ni le fait qu’il se ferait « infantiliser » en raison de son jeune âge par les élus du parti du maire.
« On me dit que je ne comprends rien. […] J’ai le droit d’avoir mes idées et de ne pas être attaqué par rapport à ma jeunesse. Je trouve qu’il y a un certain niveau d’arrogance. »
RÔLE DU MAIRE
Il souhaite éviter de personnaliser le débat, mais selon lui, la responsabilité revient au maire de la ville, en raison de la fonction qu’il occupe qui vient avec le devoir d’assurer des débats sains.
« Je pense que la fonction que le maire a à la Ville implique des grandes responsabilités et je ne pense pas qu’il les prend », dit-il en référence à Gilles Lehouillier.
Au conseil municipal, il y a une « ambiance malsaine et anxiogène », témoigne Alexandre Fallu.
« Les citoyens ont peur de venir au conseil et de poser leurs questions. Moi-même, j’ai peur d’aller au conseil parce que c’est sûr qu’on questionne, on critique. Et les gens qui viennent au conseil nous disent : “On est sous le choc”. Les gens ont un malaise, c’est pas plaisant de se rendre là. »
M. Fallu cite des réactions « irrespectueuses » du maire, tant envers les citoyens que les deux élus de l’opposition : il pointe du doigt, coupe la parole ou retire le droit de parole, en plus d’utiliser de mots forts comme « pétard mouillé », « foutaise » ou « démagogie », affirme-t-il.
Un des problèmes identifiés par l’élu, c’est que le maire occupe aussi la fonction de président de l’assemblée, chargé d’encadrer les débats. « C’est malsain et ça n’aide pas à l’ambiance. » Repensons Lévis songe à demander que le maire soit remplacé par autre élu qui agisse de façon neutre.
SENTIMENT DE CRAINTE
M. Fallu affirme qu’il y a un « sentiment de peur à Lévis de confronter le maire. Il a apporté un sentiment que c’est lui qui décide et qu’on n’a pas le droit de penser le contraire. On a peur de le choquer. Quand on le voit se choquer, il va être arrogant et menaçant. Même s’il n’y a pas de mots menaçants, l’ambiance qu’il peut créer, c’est menaçant. »
Pour lui, « ce n’est pas normal » et il faut en parler pour changer les choses.
En 2018, Le Journal avait révélé les témoignages de plusieurs victimes et témoins de gestes violents de la part Gilles Lehouillier dans un cadre professionnel qui avaient mené à trois plaintes en harcèlement psychologique. Elles avaient été jugées irrecevables en raison d’un point technique.
M. Fallu n’a pas eu vent de tels gestes depuis qu’il est élu.