Un policier ontarien qui a fait chanter une mineure prend 15 mois
Un ex-policier de l’Ontario qui se faisait passer pour un étudiant de l’Université McGill vient d’écoper de 15 mois de prison à domicile pour avoir fait chanter une adolescente en la menaçant de partager des images d’elle dénudée.
« Le Tribunal veut que la victime sache qu’elle n’a absolument pas à avoir honte. Elle a été manipulée par l’accusé », a souligné la juge Suzanne Costom. Elle ajouté que grâce au courage de la victime d’aller à la police, l’agresseur a maintenant accepté la responsabilité de ses actions.
La magistrate a imposé une peine dans la collectivité assortie d’une probation de 18 mois à Alaa Almosawi, qui avait plaidé coupable de harcèlement et d’extorsion.
La plaignante dans ce dossier avait 17 ans, en novembre 2019, quand elle est tombée dans ses griffes sur Tinder.
Cette histoire qualifiée de « sextorsion » a bouleversé la vie de la jeune femme, qui a notamment souffert de dépression et de problèmes d’intimité.
« Aujourd’hui encore, elle a peur que ses amis ou sa famille voient les photos qu’il menaçait de diffuser », décrit la juge.
UN MANNEQUIN
Alaa Almosawi s’était d’abord identifié comme Luca, un étudiant de 19 ans de l’Université McGill.
La victime ignorait complètement qu’il s’agissait plutôt d’un policier de 30 ans habitant en Ontario.
Ainsi, au fil de conversations, la jeune femme a partagé des photos d’elle dévêtue et des vidéos à connotation sexuelle.
Almosawi fournissait des clichés appartenant à un mannequin. Lors de discussions vidéo sur Skype, il justifiait aussi que la piètre qualité de l’image était due à une mauvaise connexion du réseau Wi-Fi.
Leur nouvelle relation a vite dérapé. Le duo devait se rencontrer à l’adresse de la victime jusqu’au moment où cette dernière a été contactée par la supposée copine de l’accusé, qui demandait de cesser toute communication.
POT AUX ROSES
L’adolescente a fini par constater que l’accusé mentait et voulait couper les ponts. Almosawi a riposté en menaçant d’envoyer des images intimes de la victime.
« La victime a supplié l’accusé de supprimer les vidéos, il a insisté pour avoir une conversation vidéo avec elle », décrit la juge Costom. Devant ses pressions, elle a envoyé deux autres photos.
Après avoir été épinglé en janvier 2020, l’homme a été congédié par la police.
Considérant l’emploi d’Alaa Almosawi au moment des infractions, « le Tribunal le soumet à des normes plus élevées que d’autres personnes susceptibles de commettre des crimes similaires », mentionne la juge Costom.
« Malheureusement, les cas de cette nature sont de plus en plus courants et constituent un sous-produit dangereux et malheureux de l’omniprésence d’Internet et des médias sociaux, ainsi que de l’anonymat qu’ils procurent souvent », ajoute-t-elle.