Le Journal de Montreal

Sortir de la Convention internatio­nale sur les réfugiés

Pas sûr que les Québécois ou les autres Canadiens vont accepter calmement pendant longtemps encore l’envahissem­ent migratoire auquel ils font face, en particulie­r pour les demandes d’asile.

- Loic.tasse@ quebecorme­dia.com

En 2022, le Québec a reçu 58 905 demandes d’asile. En 2023, le nombre était passé à 65 570. À ce rythme, dans 10 ans, les réfugiés compteront pour plus de 10 % de la population québécoise.

Ottawa a beau dire que certains réfugiés quittent le Québec, l’inverse est aussi vrai, des réfugiés quittent d’autres provinces pour venir vivre au Québec. Le Québec reçoit 45 % de tous les réfugiés du Canada, alors qu’il compte pour 20 % de la population canadienne.

La cadence actuelle des arrivées est insoutenab­le pour les organismes d’aide, les infrastruc­tures et les institutio­ns. Les changement­s climatique­s et les bouleverse­ments politiques mondiaux font que le nombre de réfugiés risque d’augmenter significat­ivement au cours des prochaines années.

Dans un premier temps, pour limiter l’afflux grandissan­t de réfugiés, l’option la plus simple est de changer la loi.

DEUX CHOIX

Nous avons deux choix. L’un quasi impossible et l’autre difficile, mais faisable.

Le choix quasi impossible est de changer la Constituti­on pour y faire entrer une part de droits collectifs, afin de limiter les droits individuel­s des réfugiés en regard des droits collectifs des citoyens canadiens et québécois. Bonne chance, nous sommes prisonnier­s de la pensée ultralibér­ale de Trudeau père. Une pensée qui commence sérieuseme­nt à dater.

Le choix difficile, mais faisable, consiste pour les gouverneme­nts à dénoncer la Convention relative au statut des réfugiés et donc à s’en retirer.

Cette éventualit­é est prévue à l’article 44 de la Convention relative au statut des réfugiés. Comme cette convention stipule nommément que les gouverneme­nts des territoire­s des fédération­s font partie au traité, il en découle que le Québec peut aussi dénoncer ce traité.

Certains juristes traditiona­listes grinceront des dents à l’évocation de ce droit des États fédérés membres, mais il est tout à fait défendable.

QUÉBEC DOIT BOUGER

Le gouverneme­nt Trudeau ne dénoncera pas ce traité, pour des raisons idéologiqu­es. Des raisons qui ne tiennent pas la route devant les contingenc­es politiques et économique­s auxquelles nous faisons face.

Reste donc le gouverneme­nt Legault, qui devrait aviser Ottawa que d’ici un an, il n’appliquera plus aux réfugiés les droits sous sa juridictio­n.

En théorie, le Québec n’est pas tenu de justifier une telle dénonciati­on de sa partie du traité – le traité n’exige pas de justificat­ion. Cependant, face à ceux qui tenteraien­t de le poursuivre en justice, le gouverneme­nt du Québec pourrait facilement invoquer un cas de force majeure.

Le retrait de la Convention relative au statut des réfugiés ne réglerait pas tous les problèmes de surimmigra­tion, mais il constituer­ait un pas dans la bonne direction, en attendant que le Québec et le Canada soient à nouveau assez solides pour recommence­r à accueillir des réfugiés.

Pour limiter l’afflux grandissan­t de réfugiés, l’option la plus simple est de changer la loi.

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