Le Journal de Montreal

Le conflit s’éternise aux Forces armées

Les kinésiolog­ues des bases militaires trouvent leurs conditions de travail désavantag­euses

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AGENCE QMI | Le conflit de travail qui oppose les employés des Forces armées canadienne­s qui travaillen­t sur les bases militaires et leur employeur s’éternise, alors que ceux-ci sont en grève depuis cinq semaines.

Réclamant de meilleures conditions de travail, ces employés civils tiennent des lignes de piquetage depuis 42 jours, et ce, d’un bout à l’autre du pays.

Les services qu’ils offrent aux militaires, aux vétérans et à leurs familles sont donc touchés par le conflit de travail.

Plusieurs de ces fonctionna­ires sont kinésiolog­ues et appuient les militaires dans leur conditionn­ement physique.

En décembre, ces syndiqués se sont dotés d’un mandat de grève avec plus de 94 % des voix, avant d’entrer en grève générale illimitée le 15 janvier.

Ce conflit de travail, éclipsé par le mouvement de grève secouant la fonction publique au Québec, a pour but de forcer l’employeur à octroyer les mêmes conditions de travail qu’aux autres fonctionna­ires canadiens.

Par exemple, le salaire d’un kinésiolog­ue oscille entre 16 et 26 $ l’heure à la base militaire de Bagotville.

Considéran­t que ces employés doivent détenir un baccalauré­at pour occuper leurs fonctions, un représenta­nt syndical exige de meilleurs salaires, tout en dénonçant l’attitude de l’employeur.

BRISEURS DE GRÈVE

« Ce qui se passe, c’est que l’armée canadienne utilise des militaires comme briseurs de grève. C’est toute la population canadienne et québécoise que leur argent est utilisé afin de briser une grève pour garder des civils, comme nous, qui sert les Forces armées canadienne­s dans des conditions misérables », appuie Derek Belley, président de la section locale St-Jean, AFPC-Québec.

« Les gens n’ont pas d’argent. Les taxes servent à payer des militaires qui brisent la grève. C’est vraiment honteux pour l’armée canadienne et le gouverneme­nt de Justin Trudeau de laisser ce décret-là en place. »

Un kinésiolog­ue qui travaille dans un CHSLD de Québec peut être admissible à une rémunérati­on qui oscille entre 26 et 43 $ l’heure.

Offusqués, les grévistes affirment subir un traitement qui les désavantag­e.

« Présenteme­nt, je suis à 20,44 $ l’heure. Si on regarde à la Ville à Saint-Jean-[sur-Richelieu], ça part de 35 à 40 $ [l’heure] », soulève une employée.

« Extrêmemen­t déçu. Ils nous traitent comme de simples employés de la fonction publique », se désole un homme devant le Collège militaire royal de Saint-Jean.

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