Le Journal de Montreal

L’offensive sur Rafah ne serait que « retardée » par une trêve

Avec cet assaut, Israël sera « à quelques semaines » de la victoire, dit Nétanyahou

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AFP | Israël a promis hier de lancer une offensive terrestre sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré les négociatio­ns en cours pour parvenir à une nouvelle trêve dans la guerre contre le Hamas.

Une offensive sur cette ville où sont massés près d’un million et demi de civils, selon l’ONU, piégés contre la frontière fermée avec l’Égypte, ne serait que « retardée » si une trêve était conclue, a déclaré le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, sur la chaîne américaine CBS.

En lançant cette opération, Israël sera « à quelques semaines » d’une « victoire totale » sur Hamas, a-t-il affirmé.

Alors que les pourparler­s en vue d’une trêve se poursuiven­t au Qatar, de nouveaux bombardeme­nts ont visé hier Rafah et les combats font rage dans la ville de Khan Younès, à quelques kilomètres plus au nord.

Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré hier 86 morts en 24 heures à travers le territoire palestinie­n.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque menée en Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, en majorité des civils.

Durant l’attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages, dont 31 seraient morts, y sont encore retenus.

En représaill­es, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

L’offensive israélienn­e a fait 29 692 morts à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

UN « TERRAIN D’ENTENTE »

Malgré de multiples mises en garde internatio­nales, Benyamin Nétanyahou a annoncé une prochaine opération terrestre à Rafah, où il entend vaincre le Hamas dans son « dernier bastion ».

Le premier ministre a annoncé samedi qu’il convoquera­it « en début de semaine le cabinet pour approuver les plans opérationn­els d’action à Rafah, y compris l’évacuation de la population civile ».

L’armée a d’ailleurs présenté hier un plan d’« évacuation » des civils des « zones de combat » dans la bande de Gaza, ont annoncé hier les services de M. Nétanyahou.

Les pays médiateurs tentent pendant ce temps d’arracher aux deux parties un compromis en vue d’une trêve. Des représenta­nts égyptiens, qataris et américains, ainsi que d’Israël et du Hamas ont repris hier à Doha les négociatio­ns qui « seront suivies de réunions au Caire », selon AlQahera News, proche du renseignem­ent égyptien.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a affirmé hier qu’un « terrain d’entente » a été trouvé lors d’une récente réunion à Paris entre des représenta­nts d’Israël, des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, sur les « contours » d’un possible accord portant sur la libération des otages et « un cessez-le-feu temporaire ».

« Il faudrait qu’il y ait des discussion­s indirectes du Qatar et de l’Égypte avec le Hamas, parce qu’au final, ils devront donner leur accord à la libération des otages. Ce travail est en cours », a-t-il ajouté sur CNN.

Selon une source du Hamas, les discussion­s portent sur la première phase d’un plan élaboré en janvier, qui prévoit une trêve de six semaines associée à la libération d’otages et de prisonnier­s palestinie­ns, ainsi que l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitair­e.

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PHOTO AFP Des personnes marchent près de bâtiments détruits par les bombardeme­nts israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

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