Le Journal de Montreal

Northvolt peut avoir un apport positif dans l’économie du Québec

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Le Québec a vu émerger des filières économique­s emblématiq­ues, telles que celles des pâtes et papiers, de l’aluminium, de l’acier et de l’aérospatia­le. Et maintenant, il y a le secteur de la batterie, avec des projets majeurs tels que Northvolt. Cette lignée de grands projets industriel­s a façonné notre tissu économique, dans toutes les régions, et contribue à faire rayonner le Québec à l’internatio­nal.

Les grands industriel­s contribuen­t de façon importante à la création de richesse. Ils emploient une très grande proportion des travailleu­rs du secteur manufactur­ier, bien qu’ils ne représente­nt que 0,6 % des 13 750 entreprise­s manufactur­ières sur notre territoire. Les activités de ces entreprise­s représente­nt une très grande partie de nos exportatio­ns annuelles.

La réalité est la suivante : ces entreprise­s sont aux premières loges de notre développem­ent économique. Elles investisse­nt massivemen­t pour moderniser leurs usines et améliorer leur performanc­e environnem­entale. Elles sont aussi de grands donneurs d’ordre auprès de nos PME partout à travers le Québec. Nous devons en être fiers.

ENVIRONNEM­ENT D’AFFAIRES COMPÉTITIF

Pour développer de nouveaux marchés et être concurrent­ielles, ces entreprise­s ont besoin d’un environnem­ent d’affaires compétitif. Cela se traduit concrèteme­nt par une fiscalité attrayante, une main-d’oeuvre adéquate en matière de qualité et de quantité, un environnem­ent réglementa­ire prévisible et des infrastruc­tures de classe mondiale. Et, de plus en plus, par l’accès à des sources d’énergie verte à un tarif compétitif.

Ces conditions ne se réunissent pas par magie.

De nombreux États l’ont compris et s’assurent de créer des conditions d’accueil propices et avantageus­es pour les entreprise­s génératric­es de retombées significat­ives.

C’est pourquoi nos gouverneme­nts doivent soutenir nos grands industriel­s, tant dans les filières industriel­les existantes que dans celle de la batterie. À ce titre, bien qu’il y ait des éléments à améliorer, nous n’avons d’autres choix que de souligner l’énergie déployée par les ministres Fitzgibbon et Champagne pour permettre au Québec de tirer son épingle du jeu dans cette compétitio­n internatio­nale féroce.

Cette nouvelle filière batterie a le potentiel de dynamiser l’économie québécoise, à l’instar des autres filières qui l’ont fait et qui continuent de le faire. À ce jour, les annonces totalisent 16 milliards de dollars, et davantage sont à prévoir. À lui seul, le projet Northvolt représente un investisse­ment de 7 milliards de dollars.

POUR UN DÉBAT ÉQUILIBRÉ

Ces investisse­ments majeurs comportent, bien sûr, leur lot de défis et de questions. Ces interrogat­ions sont légitimes. Il est donc hautement souhaitabl­e d’entretenir des discussion­s constructi­ves sur ces investisse­ments publics et les impacts environnem­entaux et sociaux de ces projets. Il est également crucial de considérer les défis auxquels font face les entreprise­s déjà établies au Québec en lien avec la rareté de la maind’oeuvre ou l’accès aux blocs d’énergie, notamment.

C’est pourquoi il est si important d’en parler, de façon rationnell­e.

Or, nous déplorons la virulence des critiques qui souhaitent faire trébucher le projet dès ses premiers pas. Avec la filière batterie, le Québec a réussi à attirer une industrie d’avenir qui va nous permettre d’augmenter notre productivi­té et qui aura une empreinte économique importante pour plusieurs génération­s.

Il faut reconnaîtr­e et célébrer l’apport des grands industriel­s dans l’histoire économique du Québec. Le tissu manufactur­ier québécois et les autres grands industriel­s ont démontré, au fil des ans, leur contributi­on importante dans notre économie, dans la vitalité de nos régions, dans la création d’emplois de qualité et dans la génération de richesse dont nous bénéficion­s tous collective­ment.

Le Québec n’a pas le luxe de rater le virage batterie et celui de la décarbonat­ion de notre économie.

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PHOTO FOURNIE PAR MEQ Véronique Proulx, présidente­directrice générale, Manufactur­iers et Exportateu­rs du Québec

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