La ministre de l’Emploi ne croit pas que les aînés s’appauvrissent en travaillant
Bien que des aînés se voient contraints de diminuer leurs heures de travail après un certain âge pour éviter de perdre de l’argent, cette situation est un « mythe » pour la vaste majorité des gens, plaide la ministre caquiste
Kateri Champagne
Jourdain.
« Je veux absolument m’attaquer à ce mythe-là ! » lance la ministre de l’Emploi en entrevue. « Il y a plein de bénéfices financiers et de bénéfices sociaux à rester sur le marché du travail. »
Parmi les mesures en place, Mme Champagne-Jourdain rappelle que depuis le 1er janvier, la cotisation au Régime des rentes du Québec (RRQ) est optionnelle à partir de 65 ans, ce qui permet à ceux qui reçoivent déjà leur rente d’avoir plus d’argent à court terme plutôt que de bénéficier d’un supplément à plus long terme.
L’âge maximal où une personne peut commencer à recevoir une rente du RRQ a également été repoussé à 72 ans. « Les Québécois peuvent donc continuer d’augmenter leur rente en travaillant », illustre-t-elle.
DIFFÉRENTS CRÉDITS
Quand on lui fait remarquer que les mesures en place visent principalement les travailleurs de 60 à 69 ans, la ministre convient qu’une part « marginale » des travailleurs de plus de 70 ans sont actuellement désavantagés par des règles qui relèvent du gouvernement fédéral.
Le fiscaliste Luc Godbout partage l’avis de la ministre. « Les gens qui ont un revenu trop élevé, et qui perdent une partie de la pension de sécurité de la vieillesse, c’est quand même une portion assez faible de la population », constate-t-il.
Passé la barre des 70 ans, la plupart des personnes qui travaillent toujours ont assez peu de revenus pour continuer de toucher les différents crédits du fédéral, comme la PSV et le supplément de revenu garanti, ajoute M. Godbout.
Même si pour l’instant, peu de gens se trouvent à perdre de l’argent en restant à l’ouvrage, la ministre Champagne Jourdain estime qu’il faudra se pencher sur leur situation « dans le futur », en raison de l’augmentation de l’espérance de vie.
Mais en attendant, la ministre planche sur des mesures pour aider les entreprises à accueillir ce qu’elle appelle fort poliment des « travailleurs expérimentés ». Une annonce à ce propos aura lieu lundi.
228 700 : C’est le nombre de travailleurs de 65 ans et plus au Québec.
De ce nombre, 84 600 ont plus de 70 ans. 40 % des septuagénaires toujours sur le marché de l’emploi travaillent à temps plein, soit environ 34 100 personnes.