À l’ombre 7 ans pour avoir transmis le VIH à deux femmes
Un Montréalais qui avait transmis le VIH à des partenaires intimes sans se soucier des conséquences sur elles a écopé de sept ans de pénitencier, au terme desquels il devrait être expulsé du pays.
« Il s’est engagé volontairement dans des relations sexuelles fréquentes en leur cachant le danger qu’il représentait », a déploré le juge Yves Paradis, hier, au palais de justice de Montréal.
Assis dans la salle, Alfredo José, 60 ans, est resté de marbre en écoutant le magistrat le fustiger pour sa négligence criminelle, qui a lourdement hypothéqué la vie de deux femmes qu’il avait fréquentées en 2008 et en 2015.
C’est qu’à l’époque, José cachait qu’il avait le VIH. Ainsi, quand la première victime a contracté le virus, il a fait comme si de rien n’était. Puis, sept ans plus tard, il avait trouvé une nouvelle partenaire. Mais même en sachant qu’il avait déjà fait une victime, il a continué à ignorer sa condition, sans se soucier de la femme, qui a également été atteinte.
« Selon une agente de probation, bien qu’il soit possible de croire qu’il n’avait pas pour but de contaminer les victimes, il a préféré répondre à ses besoins sexuels au détriment des conséquences […] sur ses partenaires », a noté le juge.
VICTIMES ATTEINTES
Depuis, les victimes disent vivre un enfer. « Elle s’est sentie trahie par une personne en qui elle avait confiance, a dit le juge. Elle éprouve des sentiments d’impuissance, de honte et de perte de contrôle. »
Quant à la deuxième victime, elle a affirmé sans détour que sa « vie a changé ». Plongée dans une « profonde dépression », elle dit avoir énormément souffert, tant physiquement que psychologiquement, avec une obligation de prendre des médicaments sur une base quotidienne.
Arrêté en 2016, José faisait face à des accusations d’agressions sexuelles graves, mais son avocat de l’époque, Me Mike Jr Boudreau, avait réussi à faire tomber ces chefs afin de les remplacer par de la négligence criminelle causant des lésions.
José avait ensuite tenté de renier sa reconnaissance de culpabilité, mais sans succès, si bien qu’il avait demandé la clémence du juge en suggérant qu’il soit condamné à de la prison à domicile.
Sauf que ses crimes étaient bien trop graves, a tranché le juge, qui a finalement condamné José à sept ans de pénitencier, au grand soulagement des deux victimes présentes dans la salle d’audience.