Un proxénète écope de 54 mois de taule
Il a forcé sa victime à faire jusqu’à 10 clients par jour
Un proxénète qui a fait parcourir des centaines de kilomètres à sa victime pour qu’elle lui rapporte plus d’argent en multipliant les clients a écopé de plus de quatre ans de prison, considérant son comportement « hautement répréhensible ».
« Ce genre de conduite doit être dénoncée avec vigueur », a souligné le juge Benoit Gariépy, hier, au palais de justice de Longueuil.
« Les délinquants qui abusent de personnes vulnérables, spécialement leur partenaire intime et dans un contexte de relation utilitaire […] doivent savoir que dans notre système de justice les peines liées à de tels comportements sont prises très au sérieux », a-t-il renchéri.
Le magistrat a ensuite imposé une incarcération de 54 mois à Erickson Angibeau, reconnu coupable de proxénétisme, d’avoir fait la publicité de services sexuels de sa victime et d’avoir profité d’un avantage matériel.
Il lui reste 31 mois à purger en raison de sa détention préventive.
Les faits remontent à 2020. L’accusé, aujourd’hui âgé de 33 ans, sortait de prison lorsqu’il s’est rendu chez sa victime.
Il lui reprochait d’avoir fait du temps derrière les barreaux à cause d’elle. À sa demande, la femme alors âgée de 28 ans s’était rendue en Ontario pour faire des clients.
JUSQU’À TORONTO
Ils se sont déplacés pendant au moins 10 mois d’hôtel en hôtel, entre Belleville, Kingston et Toronto. La jeune femme devait faire jusqu’à 10 clients par jour.
Bien que le juge Gariépy ait relevé des « exagérations et invraisemblances » dans le témoignage de la victime, il a tenu à mettre en relief les torts causés par Angibeau.
« Il avait un comportement envahissant, réclamant sans cesse à [la victime] d’en faire toujours plus. Le délinquant contrôlait
en partie les finances de la victime », a-t-il relaté.
Le magistrat a aussi reproché au délinquant d’avoir « pleinement profité » des problèmes d’alcool, de drogue et de santé mentale de la plaignante.
Notons que l’accusé a aussi été reconnu coupable d’avoir fait pression sur la jeune femme afin qu’elle retire sa plainte, dans un autre dossier à Saint-Jérôme. Il l’avait forcée à appeler la procureure de la Couronne.