Navalny était-il sur le point d’être échangé avant sa mort ?
AFP | L’équipe d’Alexeï Navalny a affirmé hier qu’un accord pour échanger l’opposant était « en cours et dans sa phase finale » avec les autorités russes, avant sa mort en prison le 16 février dernier.
Selon Maria Pevtchikh, une proche collaboratrice de M. Navalny, celui-ci aurait dû être échangé en compagnie de « deux citoyens américains » détenus par
Moscou contre un
Russe emprisonné en Allemagne.
« J’ai reçu la confirmation [du fait] que les négociations étaient en cours et dans leur phase finale », a-t-elle ajouté, assurant que l’opposant « aurait dû être libéré dans les jours à venir ».
Selon Mme Pevtchikh, son équipe « travaillait » depuis deux ans à « sortir » Alexeï Navalny de prison « à tout prix », sur la base d’un échange d’« espions russes contre des prisonniers politiques » en Russie.
Washington et Berlin étaient au courant, a-t-elle poursuivi, déplorant toutefois qu’ils « n’aient rien fait » malgré des « promesses » initiales.
Après plusieurs mois sans avancées, l’accord « avait été remis sur la table en décembre » 2023, a encore dit Maria Pevtchikh dans une vidéo.
ASSASSINAT EN ALLEMAGNE
Selon Mme Pevtchikh, Vadim Krassikov, condamné à la réclusion à perpétuité pour l’assassinat en 2019 dans un parc de Berlin d’un ancien séparatiste tchétchène, devait être inclus dans cet échange de prisonniers.
La justice allemande affirme que ce meurtre avait été commandité par les autorités russes, qui ont nié toute implication.
Dans ce qui semble être une réaction sur X (ex-Twitter), le chancelier allemand Olaf Scholz n’a pas évoqué ces propos, mais a de nouveau soutenu que « c’est le régime russe qui a tué Alexeï Navalny ».
Les États-Unis ont également décliné tout commentaire sur une possible implication dans des négociations pour la libération de l’opposant russe.
« Tout ce que je dirai sur ce sujet, c’est que nous avons réclamé pendant longtemps la libération d’Alexeï Navalny », a affirmé à la presse le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller.
Il a aussi refusé de commenter les accusations selon lesquelles M. Navalny aurait pu avoir été tué du fait d’un échange imminent. « Comme nous l’avons dit, nous pensons que [le président russe] Vladimir Poutine et le gouvernement russe sont responsables de sa mort », a dit M. Miller.