Le Journal de Montreal

Des contrats qui limitent Kent Hughes

- Marc.defoy@quebecorme­dia.com

Cinq mois plus tard, la réticence des dirigeants du Canadien à prononcer le mot « séries » prend tout son sens. Non seulement était-ce une mission impossible cette saison, mais il s’écoulera encore quelques années avant qu’on puisse revoir du hockey de printemps à Montréal.

Cette organisati­on est engagée dans un processus de reconstruc­tion majeur. Il ne suffit pas d’un simple coup de baguette magique pour transforme­r une équipe qui a tourné en rond pendant 30 ans.

Car c’est bien ce qu’on a vu pendant toutes ces années. Les directions qui se sont succédé ne faisaient que boucher les trous. Or, une équipe qui se maintient dans le deuxième tiers du peloton ne gagne jamais de championna­t.

Une reconstruc­tion demande du courage de la part du propriétai­re et de ses hommes de hockey. On sait quand ça commence, mais on ignore combien de temps il faudra pour arriver à la terre promise.

PEU D’AMÉLIORATI­ON

Le Canadien n’en est qu’à l’An II de son programme de relance. La courbe de progressio­n est peu élevée jusqu’ici cette saison. Il y a même régression au classement, où le Canadien accuse un recul de deux points comparativ­ement à sa fiche de l’an dernier.

Si le constat est meilleur au chapitre individuel, il reste que la hausse se limite à quelques noms.

Juraj Slafkovsky est de loin le joueur le plus amélioré. Il complète bien ses compagnons de trio Nick Suzuki et Cole Caufield. Kaiden Guhle constitue encore le plus bel espoir à la défense. Jayden Struble est une belle révélation, tandis que Jordan Harris et Justin Barron, qui évolue avec le Rocket de Laval depuis un mois, demeurent des projets.

Mais, s’il vous plaît, ne touchez pas à Arber Xhekaj !

Il apporte une robustesse dont le Canadien a grandement besoin, et son jeu s’est amélioré lors de son séjour dans la Ligue américaine.

DES JOUEURS DE TROP

À ce moment-ci, le gros problème de Kent Hughes est qu’il compte trop de joueurs dont il peut difficilem­ent disposer, soit en raison de leur lourd contrat, soit en raison de leur talent limité.

Le premier est Brendan Gallagher, qui donnera tout ce qu’il a dans les tripes jusqu’à son dernier coup de patin dans la Ligue nationale. On l’aime pour l’ensemble de son oeuvre, mais il est usé physiqueme­nt.

Ça n’ira pas en s’améliorant. Il célébrera ses 32 ans en mai et il reste trois ans à son contrat.

Idem pour Josh Anderson, qui n’arrivera plus à profiter de ses chances de marquer et qui franchira la trentaine, lui aussi en mai.

Jake Allen (encore un an à son contrat), Joel Armia (un an), Christian Dvorak (un an), Jake Evans (un an), Tanner Pearson (joueur autonome à la fin de la saison), Michael Pezzetta et Jesse Ylönen (joueur autonome avec restrictio­n à la fin de la campagne) en sont d’autres qui apportent une contributi­on limitée.

Les salaires de ces neuf joueurs totalisent plus de 23 millions. C’est énormément d’argent pour une équipe qui repart à zéro. Les Blackhawks de Chicago se situent à plus de neuf millions de dollars sous le plafond salarial, les Ducks d’Anaheim à plus de huit millions.

Il sera intéressan­t de voir comment Kent Hughes composera d’ici la date limite des transactio­ns, puis pendant l’entre-saison. Il possède beaucoup d’actifs au repêchage avec 23 choix répartis entre cette année et l’an prochain.

Entre-temps, les amateurs qui tapent du pied devront s’armer de patience.

Rome ne s’est pas construite en un jour.

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