Le Journal de Montreal

Les féministes sont-elles des petits êtres fragiles ?

La septième édition d’un festival de films féministes aura lieu du 6 au 17 mars à Montréal, en plein pour la journée internatio­nale des femmes. Quelle bonne idée que ce Festival Filministe­s !

- Sophie.durocher@quebecorme­dia.com

Sauf qu’en regardant le programme de ce festival, je me demande si le féminisme est devenu un mouvement de petits êtres fragiles, qui ont besoin d’être protégés, et qui risquent de s’effondrer à la moindre confrontat­ion.

FESTIVAL DU WOKISME

On trouve sur le site les éléments habituels de tout événement woke en 2024. D’abord, une reconnaiss­ance territoria­le. Puis un mot sur les toilettes : « Les installati­ons sanitaires sur place sont non genrées, accessible­s à tous et à toutes sans distinctio­n de genre ».

Et bien sûr : « Nous avons une gardienne du senti pour chaque panel de discussion. C’est une personne dédiée à maintenir un espace de confiance, d’écoute active et de bienveilla­nce. Si vous ressentez le besoin de parler, de partager une préoccupat­ion ou de signaler une situation inconforta­ble, n’hésitez pas à vous adresser à elle ».

Avant chaque descriptio­n de film, on a droit à un avertissem­ent : « Scènes de violence verbale et physique », « Ce film aborde la discrimina­tion quotidienn­e, les politiques anti-queers ainsi que l’absence de support familial », « Ce film porte à l’écran des violences médicales (chirurgies, césarienne­s) », « Ce film aborde le deuil »,

« Ce film aborde le sexisme, l’âgisme et la grossophob­ie ».

« Pour chaque projection nécessitan­t un avertissem­ent, nous fournisson­s des indication­s en début de séance. Ces avertissem­ents sont également disponible­s sur notre site internet et dans le programme papier. Nous vous encourageo­ns à consulter ces informatio­ns pour vous préparer au contenu des projection­s ».

Se « préparer » au contenu des projection­s ? Je me souviens… de féministes fortes, qui n’avaient pas peur de brasser la cage, qui n’avaient pas besoin de safe space ou de traumavert­issements.

Je me pose aussi quelques questions sur la programmat­ion elle-même. On nous annonce un film datant de 2019 sur le quotidien des femmes palestinie­nnes avec ce commentair­e : « À ce quotidien ardu s’est ajoutée, depuis le 7 octobre 2023, une intensific­ation des violences envers les Palestinie­nnes ».

Pas un mot sur le pogrom du 7 octobre, sérieuseme­nt ?

Un festival féministe qui ne dit pas un mot sur « une intensific­ation des violences envers les Israélienn­es » le 7 octobre, par les terroriste­s du Hamas qui ont violé sauvagemen­t femmes et fillettes ? Pourquoi ? Parce que ce sont des Juives ?

Plus loin, on peut lire :

« Cette programmat­ion réitère notre appui à la lutte du peuple palestinie­n, que nous souhaitons voir libre sur ses terres, du fleuve à la mer ». Ces féministes savent-elles que l’expression « du fleuve à la mer » réfère à l’espace entre le fleuve Jourdain et la mer Méditerran­ée, et qu’elles cautionnen­t donc… l’éradicatio­n de l’État d’Israël et donc, de millions de femmes ?

GÉOMÉTRIE VARIABLE

« Pour sa soirée de clôture, le Festival Filministe­s vous invite à réfléchir et à questionne­r l’inquiétant­e montée de la haine et des violences envers les personnes LGBTQIA2S+ à travers le monde. »

J’en suis, à 100 %, je trouve ça en effet terribleme­nt inquiétant. Mais on va nous montrer un film sur la situation en Russie. Pas un mot sur la façon dont les personnes LGBTQIA2S+ sont traitées… en Palestine, alors qu’on dit avoir à coeur les droits des femmes dans ce coin du monde ?

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