Les paramédics sont « abasourdis » par le plan Dubé
Alors qu’ils implorent le gouvernement d’ajouter des véhicules ambulanciers depuis des années, les travailleurs du domaine préhospitalier québécois n’arrivent pas à croire que leurs demandes restent, pour la vaste majorité, sans réponse.
Le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a dévoilé son Plan d’action gouvernemental du système préhospitalier d’urgence, hier matin. Celui-ci mise davantage sur les cours de secourisme et l’installation de défibrillateurs plutôt que sur l’ajout d’ambulances pour améliorer la desserte d’urgence.
« On est abasourdis. C’est extrêmement frustrant comme réponse. Ça donne l’impression que le ministre ne connaît pas le dossier et qu’il improvise. C’est sérieux, ce sont des vies qui sont en jeu », peste le président de l’Association des travailleurs du préhospitalier (ATPH) de Québec, Frédéric Maheux.
Selon le président de la Corporation des services d’ambulance du Québec (CSAQ), Sébastien Toussaint, ce qui surprend le plus dans le plan, c’est le néant autour de la pénurie de main-d’oeuvre chez le personnel préhospitalier. « C’est comme si ça n’existait pas. »
Les représentants syndicaux des ambulanciers de la Montérégie, de Montréal et Laval, et de Québec abondent dans le même sens.
« Il y a plusieurs avenues intéressantes à long terme, mais on n’a pratiquement aucune solution aux problèmes de surcharge de travail actuel », souligne le vice-président du Syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie, Mathieu Lacombe.
Pour sa part, le président du Syndicat du préhospitalier de Montréal et Laval, Claude Lamarche, croit que les heures de service promises par M. Dubé sans ajout de véhicules ne feront qu’exacerber les conditions de travail difficiles.
QUELQUES RÉGIONS SEULEMENT
Frédéric Maheux rappelle que la région de la Capitale-Nationale est la plus surchargée de toute la province avec un taux d’utilisation clinique de 126,9 % alors que le niveau recommandé est de 90 % pour assurer un service de qualité. Pourtant, elle ne fait pas partie de celles qui se partageront 5,9 M$ pour ajouter des heures de service et réduire les délais d’attente d’une ambulance.
La Montérégie, qui compte cinq des 12 zones en surcharge de la province, y aura droit. Même s’ils souhaitaient des mesures plus concrètes pour les paramédics, les intervenants contactés par Le Journal s’entendent pour dire que l’ajout de défibrillateurs et l’intention de former les Québécois au secourisme sont de bonnes initiatives.