Le Journal de Montreal

Accurso déjà libre après huit mois

- VALÉRIE GONTHIER

À peine huit mois après avoir pris le chemin de la détention pour purger sa peine de quatre ans de pénitencie­r, l’entreprene­ur déchu Tony Accurso pourra sortir, même s’il nie encore son implicatio­n dans les délits reprochés.

L’homme de 72 ans s’est adressé ce matin à la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada afin de subir un examen expéditif.

Il s’agit d’une procédure simplifiée qui vise à faciliter la libération conditionn­elle des criminels non violents purgeant une peine de détention pour la première fois.

Sa demande lui a été accordée, même s’il nie encore les crimes pour lesquels il a été condamné.

« Il maintient qu’il n’était pas au courant du système de collusion en place », a résumé l’agente de libération conditionn­elle responsabl­e du cas du détenu. Il pourra ainsi sortir au sixième de sa peine, d’ici quelques jours, pour sa semi-liberté.

SYSTÈME DE FAUSSES FACTURES

Cette dispositio­n dans la loi avait été abrogée par les conservate­urs de Stephen Harper en 2011. Mais puisque les crimes pour lesquels il a été condamné remontent avant cette date, il est un des rares à y être encore admissible.

Tony Accurso purge une peine de prison depuis l’été dernier, après que la Cour suprême a refusé d’entendre son ultime appel. Cela avait mis un terme à la saga judiciaire de plus de 10 ans.

Il avait ainsi dû se constituer prisonnier pour sa peine de quatre ans de détention rendue après qu’il eut été reconnu coupable en lien avec un scandale majeur de corruption.

Le magnat déchu de la constructi­on avait été impliqué dans un système de collusion instauré par l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancou­rt, entre 1996 et 2010.

Par ailleurs, à l’automne 2020, Accurso avait reconnu sa participat­ion dans un système de fausses factures produites par des sociétés coquilles.

Celui-ci avait alors été condamné à payer personnell­ement près de 2 M$ aux gouverneme­nts. Il s’était ensuite vu accorder un sursis pour payer les quelque 300 000 $ qu’il devait au fédéral.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE L’entreprene­ur criminel Tony Accurso en 2017, au palais de justice de Joliette.

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