Pierre Fitzgibbon 1er
À écouter Pierre Fitzgibbon, le Québec serait composé d’une majorité silencieuse, d’un gouvernement qui les représenterait et de vilains journalistes-militants-écologistes-à-la-mauvaise-attitude faisant tout pour faire dérailler leurs volontés.
Après les écologistes, c’est au tour des journalistes de passer à la laveuse. Ces derniers devraient « écrire des romans », plutôt que « d’inventer des histoires », pense-t-il.
Qu’ossa donne, disait l’autre ?
NORTHVOLT
Peu remettent en cause le bien-fondé de la filière batterie et sa pièce maîtresse : Northvolt. Ça prenait de l’audace pour construire une telle industrie, et convaincre un des joueurs clés de s’établir ici, plutôt qu’aux États-Unis.
Faut redonner à César ce qui appartient à César : c’est une belle réussite
– et sans le ministre Fitzgibbon, cela ne serait pas arrivé.
Plusieurs le reconnaissent comme tel : 72 % des gens de la région où l’usine Northvolt s’implanterait y sont favorables (sondage Léger), et 30 % des Québécois seraient contre (sondage Pallas).
Le problème n’est pas là. Il est ailleurs et double. Il y a un problème d’amertume – généralisable à la CAQ.
Comme si les questions sur Northvolt étaient forcément illégitimes. Il faudrait applaudir à tout rompre, sans question aucune.
Ça se manifeste par l’infantilisation, où on pense que sortir des fruits et des légumes est réellement une bonne stratégie de comm. Par l’irritation, où on nous dit qu’il faut « changer d’attitude ». Par l’insulte, où on méprise tous ceux osant émettre le moindre bémol ou dénichant des faits qui méritent d’être connus.
VENDRE DES BATTERIES
Et il y a l’opacité. Dire qu’il n’y a pas eu de traitement préférentiel pour Northvolt – notamment sur le BAPE et au ministère de l’Environnement – est un mensonge. « Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent », en quelque sorte.
Au lieu de se braquer et d’utiliser des faux-fuyants, le gouvernement Legault aurait tout intérêt à mettre cartes sur table et expliquer en quoi la voie rapide pour ce projet était nécessaire.
Parce qu’en ce moment, le feu commence à prendre, et au lieu de sortir les boyaux, on y lance de l’huile tout en se plaignant de l’incendie.