Un fabricant de drones russe a tenté d’acheter des pièces au Québec
Une entreprise québécoise de télécommunications ciblée par un fournisseur d’armes en Russie assure qu’elle n’a vendu aucun de ses produits à cette compagnie.
L’entreprise qui fournit les drones Orlan chers à l’armée russe, Special Technology Center (STC), a tenté d’obtenir des pièces électroniques fabriquées par deux compagnies québécoises, dans un effort pour contourner les sanctions internationales, selon les informations du réseau anglophone de Radio-Canada (CBC).
Le nom d’une de ces deux compagnies, l’entreprise EXFO, qui se spécialise en télécommunications, figure tout en haut de la liste de fournisseurs potentiels ciblés par STC. En particulier, le constructeur de drones aurait cherché à faire l’acquisition d’un « module de test multiservice », un produit normalement destiné aux centres de données et de télécommunications.
« NOUS NE VENDONS RIEN EN RUSSIE »
Interrogée par Le Journal, la compagnie montréalaise s’est dite « surprise » des informations rapportées par la CBC, en précisant que la technologie ciblée est de toute façon « désuète et discontinuée » et ne pourrait pas servir dans un drone.
« Nous ne vendons rien en Russie et cette entreprise n’est pas un client », a-t-on fait savoir dans une déclaration écrite.
« EXFO se conforme aux réglementations applicables sur les contrôles à l’exportation, notamment en matière de sanctions envers la Russie. Nous avons des systèmes, des processus et des équipes en place pour nous en assurer », a également noté EXFO.
UNE 2e ENTREPRISE D’ICI CIBLÉE
Or, EXFO n’est pas la seule entreprise québécoise à apparaître sur la liste des fournisseurs potentiels de STC. Le fabricant de fils d’alimentation électrique Aimtec, basé à Vaudreuil-Dorion, a lui aussi été ciblé.
Au moment d’écrire ces lignes, Aimtec n’avait pas répondu aux demandes du Journal.
Le drone Orlan-10, fabriqué par l’entreprise STC, est considéré comme l’un des principaux atouts militaires de l’armée russe. Cet appareil permet notamment de brouiller le réseau cellulaire des troupes ennemies et de collecter des données de géolocalisation, par exemple en vue de frappes de missiles.