Le Journal de Montreal

Un fabricant de drones russe a tenté d’acheter des pièces au Québec

- GABRIEL CÔTÉ

Une entreprise québécoise de télécommun­ications ciblée par un fournisseu­r d’armes en Russie assure qu’elle n’a vendu aucun de ses produits à cette compagnie.

L’entreprise qui fournit les drones Orlan chers à l’armée russe, Special Technology Center (STC), a tenté d’obtenir des pièces électroniq­ues fabriquées par deux compagnies québécoise­s, dans un effort pour contourner les sanctions internatio­nales, selon les informatio­ns du réseau anglophone de Radio-Canada (CBC).

Le nom d’une de ces deux compagnies, l’entreprise EXFO, qui se spécialise en télécommun­ications, figure tout en haut de la liste de fournisseu­rs potentiels ciblés par STC. En particulie­r, le constructe­ur de drones aurait cherché à faire l’acquisitio­n d’un « module de test multiservi­ce », un produit normalemen­t destiné aux centres de données et de télécommun­ications.

« NOUS NE VENDONS RIEN EN RUSSIE »

Interrogée par Le Journal, la compagnie montréalai­se s’est dite « surprise » des informatio­ns rapportées par la CBC, en précisant que la technologi­e ciblée est de toute façon « désuète et discontinu­ée » et ne pourrait pas servir dans un drone.

« Nous ne vendons rien en Russie et cette entreprise n’est pas un client », a-t-on fait savoir dans une déclaratio­n écrite.

« EXFO se conforme aux réglementa­tions applicable­s sur les contrôles à l’exportatio­n, notamment en matière de sanctions envers la Russie. Nous avons des systèmes, des processus et des équipes en place pour nous en assurer », a également noté EXFO.

UNE 2e ENTREPRISE D’ICI CIBLÉE

Or, EXFO n’est pas la seule entreprise québécoise à apparaître sur la liste des fournisseu­rs potentiels de STC. Le fabricant de fils d’alimentati­on électrique Aimtec, basé à Vaudreuil-Dorion, a lui aussi été ciblé.

Au moment d’écrire ces lignes, Aimtec n’avait pas répondu aux demandes du Journal.

Le drone Orlan-10, fabriqué par l’entreprise STC, est considéré comme l’un des principaux atouts militaires de l’armée russe. Cet appareil permet notamment de brouiller le réseau cellulaire des troupes ennemies et de collecter des données de géolocalis­ation, par exemple en vue de frappes de missiles.

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