Le Journal de Montreal

Une jeune mère monoparent­ale d’un enfant autiste doit faire faillite

Léane est une jeune mère monoparent­ale. Elle a cessé ses études après la naissance de son enfant, et quelques années plus tard, ce dernier a reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme.

- Emmanuelle.gril@ quebecorme­dia.com

Un enfant présentant un trouble du spectre de l’autisme nécessite un suivi médical régulier.

« Mon fils a de nombreux rendez-vous avec différents intervenan­ts et spécialist­es. Je ne reçois pas d’aide de la part de son père ni de mes proches, et je l’accompagne à ses rendez-vous afin qu’il puisse recevoir tous les soins nécessaire­s », explique Léane.

Bien que son fils aille à l’école, la jeune mère n’a pas été en mesure de reprendre le travail. N’ayant pas terminé ses études et compte tenu de la condition médicale de son enfant qui requiert un soutien et une présence assidue, elle ne peut chercher un emploi à l’heure actuelle. Il arrive aussi qu’elle doive aller chercher son fils à l’école en urgence lorsqu’il est en état de crise.

TRÈS FAIBLES REVENUS

Ne pouvant compter que sur les prestation­s et aides gouverneme­ntales, le revenu de Léane est très faible, environ 2000 $ par mois.

Or, au fil du temps, elle a dû s’endetter pour payer ses frais de subsistanc­e, mais aussi les traitement­s médicaux pour son fils, dont certains ne sont pas couverts par le Régime d’assurance maladie du Québec.

LOURD ENDETTEMEN­T

Elle a aussi accumulé du retard dans le paiement de ses factures, et n’a jamais été capable de rembourser son prêt étudiant de 14 000 $.

Au total, entre les prêts, cartes de crédit et comptes dus, elle est endettée de 30 000 $.

Pour trouver des solutions, elle s’est finalement décidée à consulter un syndic autorisé en insolvabil­ité.

LA FAILLITE, LA MEILLEURE OPTION

La conseillèr­e en redresseme­nt financier chez Raymond Chabot, Nell Boisvert, a rencontré Léane et analysé son dossier.

Rapidement, elle a pu constater que la mère monoparent­ale a beaucoup de difficulté à joindre les deux bouts et qu’elle s’avère incapable de rembourser ses dettes.

« Elle subissait un énorme stress financier et compte tenu du fait qu’elle ne pouvait revenir sur le marché du travail à court terme, elle ne pouvait améliorer son niveau de revenu », souligne-t-elle.

Le seul actif en sa possession est une Toyota Echo de 2001 dont la valeur est de 750 $.

Il fallait donc agir avant que sa santé physique et mentale se détériore, et qu’elle perde l’accès à des services en raison des retards de paiement.

« Dans le cas de Léane, la meilleure solution était la faillite. C’est l’option la plus rapide et la moins coûteuse, considéran­t ses faibles revenus et le fait qu’elle n’a aucun actif de valeur », indique Nell Boisvert.

ALLER CHERCHER DE L’AIDE

En neuf mois, la jeune femme sera libérée de ses dettes, incluant son prêt étudiant puisqu’elle remplit les conditions pour pouvoir inclure celui-ci dans la faillite.

Elle pourra également conserver sa voiture. Son dossier de crédit sera toutefois entaché pendant six ans chez Equifax et sept ans chez TransUnion.

« La vie peut être difficile et certaines situations échappent parfois à notre contrôle. Il ne faut donc pas hésiter à demander de l’aide quand on en a besoin. Il existe des organismes communauta­ires qui viennent en aide aux familles à faibles revenus, que ce soit pour de l’accompagne­ment budgétaire, du soutien aux parents ou de l’aide alimentair­e », souligne Nell Boisvert qui ajoute qu’en cas d’importante­s difficulté­s financière­s, il faut agir et consulter un syndic avant que les créanciers n’entreprenn­ent des procédures.

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