Pas de neige, sauf sur Saint-Denis
L’événement hivernal APIK se tient cette fin de semaine en plein coeur de la métropole
Avec le temps doux qui règne sur Montréal, la neige commence à se faire rare en ville, mais il y en aura en pleine rue Saint-Denis, cette fin de semaine.
La seconde édition d’APIK, une compétition de ski et de planche à neige en milieu urbain, se déroule jusqu’à dimanche dans le Quartier latin et disons que le redoux des derniers jours a compliqué la vie aux organisateurs qui ont au moins eu 24 heures de froid pour travailler sur le tracé, hier.
« C’est sûr que ça nous donne du fil à retordre. C’est le genre de température qui est rare, mais quand on veut, on peut, lance Micah Desforges de TRIBU, qui organise l’événement. Il faut être flexible et avoir un plan B. »
Déjà, l’organisation en avait un avec la neige. On voulait d’abord utiliser de la neige accumulée au cours de l’hiver, mais il n’y en a plus à Montréal alors on l’a fabriquée avec un canon à neige au mont Saint-Bruno.
« La structure est faite en échafaudage, alors il ne faut pas beaucoup de neige, ça nous en prend environ six pouces », précise Desforges, qui voit du positif au temps doux. « On a des journées chaudes qui vont donner un feeling de ski de printemps et des nuits plus froides qui nous permettent de faire de la neige si on a besoin d’en ajouter. »
LA MONTAGNE EN VILLE
Dans une compétition dotée d’une bourse de 25 000 $, ce sont 100 athlètes, hommes et femmes, qui s’affronteront lors d’un week-end qui représente une belle vitrine pour des sports qui sont habituellement pratiqués en montagne.
« Ce qui est le fun, c’est qu’on amène l’événement à la foule plutôt que les gens se déplacent à la montagne », explique le planchiste Sébastien Toutant, qui agira comme juge lors de l’événement.
« Quand j’ai commencé, il y avait des événements de rails comme ça quasiment tous les week-ends et maintenant, c’est plus rare. »
Parce qu’APIK, c’est la version street de la planche à neige et du ski de parc. Pas d’énormes sauts ici, plutôt de la virtuosité et de la créativité sur des modules.
Si vous avez le moindrement suivi les Jeux olympiques d’hiver de 2018 et 2022, vous connaissez certainement Sébastien Toutant et Maxence Parrot. Mais y a-t-il des jeunes qui poussent derrière ?
« Il y a des Québécois dans la relève, mais il y a peut-être moins de compétition pour qu’ils se fassent connaître », concède Toutant qui ne se voit pas participer aux Jeux de Milan en 2026.
« Ma carrière est plus orientée sur les films, je crée beaucoup de contenu avec des vidéos urbaines et dans le back country .»
VITRINE
« Les compétitions prenaient beaucoup de mon temps, je ne dis pas que je n’en ferai plus et je ne sais pas si je vais retourner aux Olympiques. »
Selon Toutant, qui est un adepte des vidéos tournées en milieu urbain, APIK est le genre de compétition qui représente l’essence même de son sport. « Ça nous ramène aux racines du snowboard et ça amène le côté urbain comme on voit dans le skateboard. »
« À Montréal et Québec, on est très exploité pour les films urbains à cause des dénivelés, il y a beaucoup d’équipes d’ailleurs dans le monde qui viennent pour tourner ici. » Dans ses mots, c’est le genre d’événement qui permet de mettre Montréal et la planche à neige sur la carte.