Le Journal de Montreal

Le roi du gyproc en faillite

Un important créancier de BMNJ lui a réclamé des dépenses de danseuses, d’alcool et pour un bateau

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER Bureau d’enquête

L’entreprise du roi du gyproc vient de déclarer faillite avec des dettes de 26 millions $, dont près du tiers est dû à un entreprene­ur qui aurait défrayé pour lui des danseuses, de l’alcool, des voyages et un bateau.

Systèmes d’intérieurs BMNJ, un des plus gros acteurs dans la pose de gyproc au Québec, s’est placé à l’abri de ses créanciers la semaine dernière.

Parmi plus de 100 créanciers non garantis, le plus important est une compagnie d’Alexandre Arseneault, un entreprene­ur et pompier de formation, à qui BMNJ doit à elle seule 8,2 millions $.

Selon d’autres documents judiciaire­s, Arseneault, sa conjointe Mélissa Arcand et des compagnies liées ont fait homologuer en décembre une transactio­n pour une dette d’un montant semblable que leur devaient Hugo Bernard, BMNJ et d’autres compagnies.

CHER, LA DANSEUSE...

Parmi les montants avancés, on compte de l’alcool pour 631 $, une danseuse à 1100 $, un maillot de bain et un par-dessus à 1095 $, des paiements pour un bateau, de même que des dépenses pour des voyages dans le Sud.

Une banquette dans un restaurant pour des employés aurait aussi coûté à elle seule près de 45 000 $.

Les documents consultés indiquent aussi une dette de 838 000 $ à un individu du nom de Stéphane Ménard, et deux paiements totalisant 5000 $ pour des intérêts sur une dette à un dénommé C Ménard.

Arseneault soutient aussi avoir droit à des parts dans des projets immobilier­s de Bernard pour une valeur de 26 millions $.

Dans une mise en demeure datée de septembre, Arseneault prétendait avoir subi la mauvaise influence d’Hugo Bernard.

« Hypnotisé par vos promesses, vos garanties, vos stratagème­s et votre style de vie exubérant, M. Arseneault s’engage, sans compromis, dans cette relation malsaine et toxique pour lui, sa famille et ses entreprise­s », écrivait son avocat.

EN SOUS-MAIN

En février, notre Bureau d’enquête a rapporté que l’homme d’affaires Rhéal Dallaire, proche des Hells Angels, aurait géré en sousmain BMNJ et tenté d’en faire l’acquisitio­n.

Deux mois plus tôt, nous avions levé le voile sur le train de vie ultraluxue­ux allégué d’Hugo Bernard, avec escortes, consommati­on de drogues, fêtes extravagan­tes et voitures de luxe, qui lui aurait causé des problèmes financiers.

Depuis, le Fonds de solidarité FTQ a demandé que BMNJ soit exclu de deux gros chantiers, soit le Solar sur la Rive-Sud et le Maestria au centre-ville.

Selon les documents de faillite, la firme d’Hugo Bernard affiche des actifs totalisant 8,3 millions $, pour un déficit de solvabilit­é de près de 18 millions $.

BMNJ doit entre autres plus de 5 millions $ à la Banque Laurentien­ne, qui a amorcé à la mi-février une procédure de mise sous séquestre de la firme après avoir perdu confiance dans sa direction.

BMNJ doit également plus de 408 000 $ en salaires impayés à ses employés, selon le dossier de faillite.

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PHOTO TIRÉE DE LA PAGE INSTAGRAM D’HUGO BERNARD Hugo Bernard a d’importants problèmes financiers dus à son train de vie.

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