Le Journal de Montreal

Sa vie hypothéqué­e par un chauffard qui roulait en sens inverse sur l’A-40

La victime a témoigné des séquelles causées par le grave accident survenu en 2020

- MICHAËL NGUYEN

Quatre ans après avoir été grièvement blessé dans un violent face-àface avec un chauffard qui roulait en sens inverse sur l’autoroute 40, un automobili­ste ne décolère pas tout en déplorant que sa vie soit depuis hypothéqué­e.

« J’ai été environ deux ans en arrêt de travail, je prends encore des anti-inflammato­ires… j’ai encore aujourd’hui de la colère contre ceux qui conduisent mal au volant », a lancé Félix-Olivier Lussier, hier, au palais de justice de Montréal.

M. Lussier, 27 ans, témoignait dans le dossier de Kevin Garcia, un chauffard qui, pour des raisons toujours inexpliqué­es, avait décidé de rouler en sens inverse sur l’autoroute 40 en mars 2020.

COMME SI DE RIEN N’ÉTAIT

Cette nuit-là, pour des raisons qui n’ont jamais pu être expliquées, l’accusé de 31 ans s’était engagé sur l’autoroute 40 en sens inverse, au niveau de la sortie Ray-Lawson à Anjou, comme si de rien n’était.

« Il ne réagissait d’aucune façon aux autres véhicules qui se présentaie­nt devant lui », avait-il récemment été dit à la Cour quand l’accusé avait plaidé coupable de conduite dangereuse causant des lésions.

Et même quand un patrouille­ur du ministère des Transports du Québec a allumé ses gyrophares après avoir croisé le chauffard, ce dernier a fait comme si de rien n’était.

« Il roulait bien droit dans ses lignes malgré qu’il était en sens inverse, selon le document de cour. Il semblait rouler normalemen­t. »

VIE HYPOTHÉQUÉ­E

Sauf que si des automobili­stes ont réussi à l’éviter de peu, ça n’a pas été le cas pour M. Lussier, qui a heurté de plein fouet le chauffard. Une femme qui l’accompagna­it a aussi été grièvement blessée.

« J’ai eu la jambe fracturée et mon genou a dû être reconstrui­t. Je suis quelqu’un de sportif, mais je ne peux plus pratiquer » de sport, a déploré M. Lussier, en expliquant être tombé en dépression.

En plus des séquelles physiques et psychologi­ques, le crime de Garcia a aussi eu un impact économique sur la victime, puisqu’en raison de sa perte de salaire, elle n’a pas pu acheter sa première propriété.

L’accusé avait de son côté été grièvement blessé lui aussi.

PAS D’ANALYSE SANGUINE

Or, une fois à l’hôpital, aucune analyse sanguine n’aurait été effectuée selon le dossier médical. Si bien que les policiers n’ont jamais pu savoir si l’accusé avait consommé de l’alcool ou de la drogue ce soir-là, ce qui aurait peut-être pu expliquer sa conduite dangereuse.

Mais même sans cet élément-là, la juge Sonia Mastro Matteo devra quand même imposer une sentence à Garcia.

Ce dernier reviendra à la Cour prochainem­ent, pour la suite des plaidoirie­s sur la sentence à lui imposer.

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PHOTOS MICHAËL NGUYEN ET D’ARCHIVES Kevin Garcia (en mortaise) a causé un violent face-à-face sur l’autoroute 40 qui a laissé de lourdes séquelles à un automobili­ste.

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