Poussés par le désir d’offrir des réponses
Les proches de victimes « ont besoin d’un dénouement »
En plus de traquer les fugitifs pour assurer une meilleure sécurité de tous, les policiers sont motivés par le désir d’offrir des réponses aux victimes de crimes horribles.
« Les proches de personnes assassinées ou qui ont subi un crime violent sont aussi des victimes collatérales. Et ils ont besoin d’avoir un dénouement sur l’ensemble du dossier », explique d’emblée le porte-parole de la Sûreté du Québec, Benoit Richard.
Lorsqu’un suspect fait l’objet d’un mandat d’arrestation, c’est parce que le corps policier et même le Directeur des poursuites criminelles et pénales considèrent qu’il y a assez de preuve pour prouver en justice que cette personne a commis le crime, insiste-t-il.
« C’est important de les ramener pour qu’ils soient traduits devant les tribunaux et, évidemment, avoir droit à un procès juste et équitable, puis se retrouver avec la sentence [appropriée] » dans le cas d’un verdict de culpabilité, précise le lieutenant.
RÉCOMPENSE DE 250 000 $
Dans l’espoir que justice soit rendue, la famille d’Edwin Alvarado joint d’ailleurs sa voix au programme Bolo afin de mettre de l’avant la récompense de 250 000 $ pour toute information qui permettrait d’arrêter son assaillant, Cristian Cuxum. Il est le fugitif le plus recherché au Canada.
UNE TORTURE TOUS LES JOURS
Le 9 octobre 2022, le père de famille était simplement parti travailler comme arbitre dans un complexe sportif, en Ontario. Ce jour-là, il n’est jamais rentré chez lui. Cuxum, qui était un simple spectateur, a tiré à plusieurs reprises sur un groupe de joueurs sur le terrain avant de s’enfuir.
Originaire de la Colombie, Edwin Alvarado avait immigré au Canada trois ans plus tôt, croyant « que c’était beaucoup plus sécuritaire ici pour lui et sa famille. »
« Tous les jours, je suis torturée par toutes les choses que je ne sais pas. […] À l’homme qui a pris la vie d’Edwin, tu nous as détruits. […] Tu ne pourras arranger les choses, mais si tu te rends, tu nous permettras de faire un pas en avant dans ce cauchemar », a dit sa veuve, Alexandra Barrera, en mai dernier, lors d’une conférence de presse.
« Perdre un proche comme ça, c’est des plus traumatisant. Et de savoir que quelqu’un est accusé, mais qu’il est introuvable, je ne peux pas m’imaginer l’anxiété et le stress au quotidien », dit au Journal le directeur de Bolo, Maxime Langlois.