Le Journal de Montreal

Des escouades spécialisé­es pour traquer les fugitifs

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Chaque année au pays, des milliers de criminels disparaiss­ent dans la nature, ce qui a poussé certaines provinces à créer des escouades de policiers spécialisé­es pour les traquer.

« Notre but premier est la sécurité du public. On traque toute personne qui s’évade de détention ou d’une maison de transition, etc. Et tous ceux qui enfreignen­t leur ordonnance de remise en liberté et qui présentent un risque élevé », détaille le sergent Steve Sermet de la police provincial­e de l’Ontario.

Il fait partie de l’escouade ROPE, un modèle unique et qui mériterait d’être mis en oeuvre partout au pays, selon Maxime Langlois, directeur du programme Bolo.

ROPE aide régulièrem­ent des corps policiers du Québec ou d’ailleurs au Canada lorsqu’ils cherchent un dangereux suspect qui pourrait être caché dans leur province, explique M. Sermet au bout du fil.

La brigade, créée en 2002 et chapeautée par la police provincial­e de l’Ontario, est composée de 14 autres corps policiers municipaux. Elle s’agrandira encore plus prochainem­ent.

Les enquêteurs qui y travaillen­t ont tous un fort bagage profession­nel, précise Steve Sermet. Soit parce qu’ils cumulent plus d’une dizaine d’années d’expérience, soit parce qu’ils ont un champ d’expertise particulie­r, comme la filature.

S’INSPIRER DE L’ONTARIO

La Saskatchew­an aura également une équipe comme celle de l’Ontario. Cela fait suite à la tuerie de masse au sein de la Nation crie James Smith, au cours de laquelle un homme a poignardé à mort 11 personnes. À ce moment-là, il était en liberté illégale.

« Des policiers sont restés avec nous pendant une semaine pour voir ce qu’on fait au quotidien », rapporte le sergent Sermet.

Lui aussi croit que toutes les provinces devraient avoir une équipe comme ROPE.

Les résultats obtenus par ses policiers spécialisé­s parlent d’eux-mêmes. Pas moins de 1213 arrestatio­ns l’an dernier, « le chiffre le plus élevé de notre histoire », souligne le sergent.

Au Québec, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’unité de ce genre que le travail n’est pas fait, assure le porte-parole de la Sûreté du Québec, Benoit Richard. Les enquêteurs dans un dossier sont responsabl­es de rechercher le suspect s’il est introuvabl­e.

PAS NORMAL

Maxime Langlois, directeur du programme Bolo, trouve anormal que le Canada ne soit pas doté d’une structure nationale qui s’occupe des enquêtes de fugitifs, à l’instar de la plupart des pays européens.

« C’est un type d’enquête complèteme­nt différent. On n’est plus à la recherche de pièces à conviction ou de témoins pour résoudre le crime. On fait la traque d’un individu », explique-t-il.

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