Le Journal de Montreal

De plus en plus d’écoles disent non à la sélection

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De plus en plus d’écoles secondaire­s publiques offrent des vocations particuliè­res sans sélection pour éviter que des adolescent­s se retrouvent inscrits « en rien », un des effets néfastes du système d’école à trois vitesses.

« Partout, on réfléchit à des façons de faire en sorte que les programmes particulie­rs soient plus ouverts », observe Mary-Lou McCarthy, coordonnat­rice aux affaires éducatives à la Fédération des centres de services scolaires du Québec.

« Ça ne se fera pas du jour au lendemain », avoue Mme McCarthy, qui estime qu’il faudra entre cinq et sept ans pour renverser la vapeur et faire en sorte que le système public québécois soit moins sélectif.

Certains ont toutefois une longueur d’avance. Par exemple, à Drummondvi­lle, tous les adolescent­s auront accès à des programmes particulie­rs gratuits et sans sélection dès la rentrée de l’automne 2024.

En effet, toutes les classes ordinaires du secondaire du Centre de services scolaire Des Chênes disparaîtr­ont pour faire place à des programmes de sports, sciences ou art.

FOLIE DU MAGASINAGE

Pendant cinq ans, Le Journal a suivi 10 finissants de l’école Pierre-Dupuy. Cet établissem­ent a longtemps été un des plus mal aimés de la métropole en raison de sa mauvaise réputation, mais aussi parce qu’il n’offrait aucun projet particulie­r.

La création de programmes sélectifs a pris une telle ampleur qu’elle a contribué à la folie du magasinage des écoles secondaire­s.

Même l’école Pierre-Dupuy est depuis entrée dans le mouvement des programmes particulie­rs non sélectifs avec l’option Arobas, qui offre une incursion dans l’univers des technologi­es de l’informatio­n et de la programmat­ion.

Au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), on privilégie dorénavant la diminution des critères de sélection, indique par courriel Alain Perron, responsabl­e des relations de presse.

75 % D’ICI 2027

Le ministère de l’Éducation vise d’ailleurs à ce que d’ici 2027, 75 % des élèves du secondaire soient inscrits dans un programme à vocation particuliè­re.

Or, lors de ses différente­s sorties publiques, le ministre Bernard Drainville n’a pas précisé si ces nouveaux programmes devraient être sélectifs ou non.

Au moment de publier, le cabinet de M. Drainville n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Huit diplômés de la cohorte 2017 de l’école secondaire Pierre-Dupuy, dont Le Journal a suivi le parcours pendant 5 ans.

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