L’agresseur sexuel d’une fillette de 6 ans veut éviter la prison
Malgré un verdict de culpabilité, l’homme continue de nier les abus sur l’enfant
SOREL-TRACY | Un homme qui a eu plusieurs contacts sexuels sur une fillette de 6 ans espère éviter la prison et s’en tirer avec une peine de moins de deux ans à purger chez lui.
« Le sursis n’est pas approprié. On a des infractions qui sont répétées et planifiées », s’est vivement opposée jeudi Me Geneviève Beaudin, durant les observations sur la sentence de Sébastien Marois, au palais de justice de Sorel-Tracy.
La procureure de la Couronne a plutôt suggéré qu’une peine de six ans de pénitencier serait « juste » pour l’homme de 46 ans.
À l’automne dernier, le résident de SaintRoch-de-Richelieu a été déclaré coupable d’agressions et de contacts sexuels à plus d’une reprise sur une enfant qui n’avait que 5 ou 6 ans lors des faits.
En septembre 2019, la petite a confié à sa mère que Marois la serrait parfois très fort et que « des gouttes » s’échappaient de son pénis et tachaient son pyjama.
L’individu a vite été arrêté par la Sûreté du Québec. Une analyse a ensuite permis de déceler des traces de spermatozoïdes de l’homme à des endroits qui n’ont fait que corroborer la version de la victime.
« C’est le pire abus de confiance qui puisse exister. On va se servir de manipulation de la vulnérabilité de cette enfant-là », a plaidé Me Beaudin, expliquant que Marois demandait à la fillette de garder leur « secret ».
DÉJÀ ACCUSÉ
Elle considère que l’homme présente toujours un risque de récidive, et a rappelé à la cour que celui-ci avait déjà été accusé d’agression sexuelle sur une gardienne d’enfants en 2013.
Il y avait cependant eu retrait de ce chef d’accusation contre Sébastien Marois après qu’il a signé un engagement de ne pas troubler la paix.
Lors de son verdict, la juge Louise Leduc n’a pas retenu la version de l’installateur de portes et de fenêtres qui, encore à ce jour, nie les faits. Celui-ci croirait davantage à un complot de la part de la mère de la victime, a avancé la poursuite.
« Mais quel complot ? On n’a même pas un début de preuve de complot », s’est insurgée la juge Leduc jeudi.
Par l’entremise d’une lettre déposée à la Cour, la mère de la fillette a décrit que Marois avait carrément « volé l’enfance de [sa] fille ».
MAUVAIS RÊVE
La petite a, elle aussi, illustré de manière manuscrite quelques-unes de ses séquelles. « Je rêvais qu’il allait me tuer ou qu’il me kidnappait et aussi je rêve aux choses qu’il me faisait », a-t-elle énuméré.
De son côté, l’avocate de la défense, Me Mélanie Brochu, a soumis au tribunal que les gestes et circonstances au dossier dictaient une peine « de deux ans ou moins ». Et que, selon elle, le sursis était « parfois plus restrictif » que l’emprisonnement.
Elle a notamment suggéré que la peine soit assortie d’une probation de trois ans et de 240 heures de travaux communautaires.
« Il est un actif pour la société », a soutenu Me Brochu, en soulignant que son client aurait des comptes à rendre au tribunal durant un total de cinq ans.
La sentence de Sébastien Marois devrait tomber en juin prochain. Ce dernier a déjà porté le verdict de sa condamnation en appel.