Pierre Fitzgibbon dans les sables mouvants
Comment le projet de giga-usine de batteries de Northvolt a-t-il pu se transformer en sables mouvants pour le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon ?
A) Parce qu’il a été autorisé dans les rares milieux humides restants sur la Rive-Sud de Montréal ? (Des écosystèmes qui, malgré leur contamination, abritent de nombreuses espèces fauniques, dont huit sont menacées et légalement protégées.)
B) À cause du manque de transparence entourant les impacts du projet, les autorisations et les subventions faramineuses accordées à Northvolt sans explications convaincantes ? (Ce qui a créé un climat de méfiance.)
C) Parce qu’au Québec, on croit en l’importance d’écouter les avis des scientifiques, des experts et de la population afin de prendre de meilleures décisions ? (Ce que permet la tenue de processus de consultation publique comme les BAPE.)
D) Toutes ces réponses. La réponse est D En fait, si le gouvernement Legault n’avait pas modifié les règles environnementales exigeant la tenue d’un BAPE pour l’ensemble du projet Northvolt, le ministre Fitzgibbon s’en serait bien tiré.
Un tel processus aurait assuré un minimum de transparence. Cela aurait permis de mettre en lumière diverses solutions visant à réaliser le projet avec la plus petite empreinte écologique possible et les meilleurs gains économiques et sociaux.
C’est à cela que servent les BAPE : faire des recommandations pour prendre de meilleures décisions.
SONDAGES
Cette semaine, deux sondages différents révélaient que la population souhaite un BAPE pour Northvolt, tout en étant majoritairement en faveur du projet.
Voilà une manifestation d’intelligence collective qui devrait inspirer le gouvernement Legault.
Oui, on veut des entreprises qui proposent des solutions alternatives à l’utilisation d’énergies fossiles, mais pas en créant de nouveaux problèmes environnementaux et sociaux à nos frais.
Northvolt doit être assujettie aux mêmes règles que les autres grands projets du Québec depuis les années 70.
Les quelques fois où les règles ont été détournées, ce fut un désastre. Il n’y a qu’à penser aux impacts de la cimenterie McInnis en Gaspésie.
Pour inspirer confiance, il faut de la transparence.
SOLUTION
À défaut d’exiger de Northvolt la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement qui prend généralement un an, le gouvernement pourrait opter pour un BAPE adapté de trois mois.
Le ministère responsable de l’environnement pourrait rapidement produire et rendre public un état des lieux contenant toutes les informations déjà disponibles à propos de ce terrain et du projet Northvolt.
Déclencher un BAPE rassurerait la population et permettrait au gouvernement Legault de corriger son erreur.
Étudier ainsi l’ensemble du projet accroîtrait la prévisibilité pour Northvolt, lui évitant des risques de refus d’autorisation à d’autres étapes du projet. Pensons à la modification de l’habitat du chevalier cuivré, pour lequel des autorisations fédérales seront nécessaires.
SIT-IN POUR UN BAPE
Parce qu’il n’est jamais trop tard pour prendre de bonnes décisions, je me joindrai au sit-in organisé ce dimanche par les Mères au front et leurs allié.e.s devant le bureau montréalais de François Legault. De 11 h 30 à 12 h 30.
J’y serai par amour pour nos enfants. Ils méritent que l’on défende les processus démocratiques qui protègent la qualité de l’environnement dont leur avenir dépend.
Vous joindrez-vous à nous?