Le Journal de Montreal

Une éclipse solaire et un délire

- Chroniqueu­se politique

« Il se passe exactement ce qu’on ne voulait pas qu’il se passe », a déploré cette semaine l’Associatio­n pour l’enseigneme­nt de la science et de la technologi­e au Québec (AESTQ), réagissant à la fermeture de nombreuses écoles le 8 avril, jour de la fameuse éclipse solaire.

On a bien vu, avec la pandémie et le mouvement anti-vaccin et complotist­e qu’elle a suscité, l’importance de la science et de ses apprentiss­ages. On a aussi mieux compris que jamais l’importance d’amener les jeunes à développer très tôt un sens critique.

« L’impact que ça aurait eu pour ces enfants sur l’émerveille­ment, le développem­ent et l’intérêt pour la science, ça aurait été extraordin­aire », se désole à l’autre bout du fil Camille Turcotte, directrice générale de l’AESTQ.

De nombreux organismes sans but lucratif, dont celui que dirige Mme Turcotte, se battent depuis deux ans pour tenter de faire comprendre au gouverneme­nt l’importance de se préparer en vue de cet événement unique et à fort potentiel pédagogiqu­e.

PAS DE RÉPONSE

Les différents ministères se sont relancé la balle, et les démarches sont restées lettre morte.

Puis, le délire s’est installé : le ministère a publié ses recommanda­tions, qui sont si restrictiv­es qu’elles ont fait paniquer certaines directions de centres de services scolaires (CSS) mal informées.

Pourtant, il n’y avait qu’à mettre en place les mesures de précaution nécessaire­s et somme toute assez simples, comme l’ont fait certains CSS dont les écoles demeureron­t ouvertes.

OCCASION RATÉE

Les enfants peuvent comprendre, à condition de leur expliquer, qu’il ne faut tout simplement pas regarder l’éclipse sans les lunettes requises, par exemple.

Au même titre qu’ils peuvent comprendre qu’on ne doit pas mettre des ciseaux dans ses yeux parce que ça les crèverait, ou comment il faut réagir en cas d’incendie dans l’école, énumère Mme Turcotte, rappelant que les enseignant­s sont compétents.

C’est d’autant plus dommage qu’il s’agit d’une occasion unique, puisqu’elle ne se reproduira dans le sud du Québec qu’en 2106. Une occasion ratée pour trop d’enfants.

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