La vanlife s’invite au Salon du VR
Une PME d’ici souhaite que ses véhicules de taille raisonnable remplacent un jour les mastodontes de 45 pieds
La vanlife à la sauce baby-boomer s’invite au Salon du VR, cette année, grâce à un camping-car dernier cri fabriqué à Terrebonne. Long de 21 pieds, le Montecarlo donne des envies de retraite à tous ceux qui voient son intérieur en fibre de verre.
« On le construit sans bois. C’est le nerf de la guerre », lance Jessica Galarneau, en plein coeur du Salon du véhicule récréatif, au Palais des congrès, à Montréal. La patronne du Groupe Prestige va en produire 120 exemplaires, en 2024, contre une centaine l’an dernier.
Il est fabriqué sur un châssis Promaster ou Transit par Gala RV, une branche de l’entreprise fondée en 1988 par le père de Jessica. Son intérieur 100 % en fibre de verre rappelle un bateau et plaît beaucoup à ceux qui le visitent, a constaté Le Journal, jeudi.
DES COUPS DE COEUR IMMÉDIATS
« Dès que les gens le voient, ils le veulent », rigole la femme d’affaires de 33 ans aux commandes de l’entreprise depuis 10 ans.
Ce produit de la MRC des Moulins est fier d’offrir du boulot à 30 personnes grâce à l’usine, en plus des 70 autres emplois chez les sous-traitants dédiés à Gala RV. Quelques pièces seulement – réfrigérateur, auvent – viennent d’ailleurs dans ses camions.
UN RÊVE ASSEZ COÛTEUX
Avec sa douche, ses deux éviers, ses deux tables rétractables, ses sièges pivotants, ses panneaux solaires et tout le reste, le Montecarlo est conçu pour plaire aux 50 ans et plus en quête d’aventure. Tout ce rêve se paye : 185 000 $, sans location possible.
L’ambition de Jessica Galarneau : remplacer le mastodonte de 45 pieds dans le coeur des Québécois. Mais elle n’est pas la seule à essayer.
Le salon accueille 21 exposants qui transforment le Palais des congrès en gigantesque labyrinthe de VR jusqu’à dimanche. L’occasion est parfaite pour zieuter, rêver et, qui sait... acheter.
« On a déjà une Dodge Caravan modifiée. Ça va être notre deuxième été, on regarde pour un classe B », raconte Manon Roof, que Le Journal a rencontrée jeudi en compagnie de son amoureux, Bertrand Roof.
Un autre couple croisé plus loin était là pour zieuter, se donner des idées.
« On approche de la retraite. Déménager dans plus petit et voyager, c’est un projet stimulant », rêve Antoine Galarneau, un technicien minier de 49 ans de Saint-Jean-sur-Richelieu.
PAS JUSTE POUR LES VIEUX
Ces deux couples sont la clientèle cible de Jessica Galarneau. Ils justifient à eux seuls la présence du Groupe Prestige au salon.
S’ils peuvent tomber sur le Montecarlo ici, c’est grâce au travail de huit hommes qui ont monté le kiosque dans la nuit de lundi à mardi. Le Journal était sur place.
« On a hâte de rencontrer les gens. Nos clients racontent leurs voyages avec des étoiles dans les yeux, ils publient des photos magnifiques aussi », nous a dit l’un d’eux, entre deux coups de marteau.
Les clients ne sont pas enthousiastes que sur les réseaux sociaux, où le groupe Facebook des propriétaires de Montecarlo regorge effectivement de photos qui font rêver. Deux d’entre eux donnent même de leur temps pendant le salon pour accueillir les visiteurs.
« C’est énergisant d’être ici », se réjouit Pierre Labelle, 29 000 km au compteur depuis 2019. Patricia Leroux, elle, en compte 13 000, ce qui inclut son périple d’un mois dans les Maritimes, dont elle parle avec émotion.
Grâce à cette communauté, Jessica Galarneau n’a presque rien à faire pour convaincre les boomers d’acheter son produit. Mais elle ne se limite pas qu’à eux.
« Les professionnels qui ont la chance de télétravailler nous aiment beaucoup. Notre clientèle est de plus en plus jeune », se targue l’entrepreneure de 33 ans.