Des prix en baisse chez le quincaillier québécois BMR
C’est l’effondrement du coût des conteneurs qui a permis de réaliser cet exploit
Une toilette passant de 120 $ à 97 $ (-19 % en deux ans) ou encore un plancher laminé passant de 1,27 $ le pied carré à 99 cents (-22 % en un an). BMR a réussi, malgré l’inflation, à réduire de nombreux prix en magasin en raison du prix du conteneur qui a piqué du nez.
« Dans la pandémie, il y a eu un abus des compagnies de transport maritime », illustre en entrevue au Journal Alexandre Lefebvre, chef de la direction de BMR depuis trois ans.
Cela a eu un impact direct sur le prix des objets sur les tablettes des magasins. Les conteneurs de produits de la Chine ont par exemple vu leur prix fondre comme neige au soleil.
« C’était stratosphérique. Or, le prix des conteneurs a baissé de façon importante », ajoute-t-il. BMR parle d’un conteneur dont le prix est passé de
33 000 $ à 4000 $. Sans parler des prix des produits forestiers, qui ont eux aussi fléchi, note Alexandre Lefebvre.
Résultat, en dépit d’une chute drastique des mises en chantier, d’une baisse de la demande en rénovation, BMR a pu revoir ses prix à la baisse ces derniers mois, avec la baisse du prix des conteneurs pour les biens importés de l’autre bout du monde.
QUATRIÈME AU MONDE
Le quincaillier québécois a aussi signé un partenariat majeur avec l’Alliance A.R.E.N.A., qui lui donne accès à de meilleurs prix au volume. Ce groupe d’achat lui permet d’obtenir de bons prix pour rester alléchant face aux géants américains, qui jouent du coude.
« On est devenu le quatrième joueur mondial en pouvoir d’achat en quincaillerie après Home Depot, Lowe’s et Leroy Merlin, en France », détaille avec fierté le patron de BMR.
RÊVE ONTARIEN
Parallèlement à ses efforts pour faire chuter ses prix en magasin, BMR a poursuivi son expansion en sol ontarien. Quelque 23 sites parsèment aujourd’hui le territoire de la province de Doug Ford, principalement des magasins indépendants et quelques centres de distribution.
Jeudi dernier, BMR annonçait que son excédent net avait glissé de 41 millions de dollars, en 2022, à 34,5 millions $ l’an dernier en raison des chutes des mises en chantiers, de l’explosion de l’endettement des ménages et des taux d’intérêt enflammés.
« On a vu une baisse marquée, principalement au Québec, des mises en chantier. On parle d’une trentaine [de points de] de pourcentages. C’est énorme. Ce sont des chiffres catastrophiques. Ça fait mal », avait analysé Alexandre Lefebvre.