Le Journal de Montreal

«C’ESTÀMOIDED­ÉCIDER»

- JONATHAN BERNIER

À une certaine époque, Donald Brashear a prouvé qu’il pouvait mettre la rondelle dans le filet. À sa deuxième saison avec le Canadien de Fredericto­n, club-école du Tricolore dans la Ligue américaine, Brashear avait touché la cible 38 fois en 62 matchs. Il avait terminé au deuxième rang des pointeurs de l’équipe (66 points).

Évidemment, ce n’est pas ce que les amateurs de hockey ont retenu de sa carrière. Ni ses adversaire­s.

Les visiteurs lors notre visite, les Pétroliers de Laval, meneurs de ce circuit à six équipes, se sont amenés à Jonquière avec quelques fiers-à-bras dont la mission première n’est pas de faire scintiller la lumière rouge.

« C’est le seul club dans la Ligue qui fait encore ça, soutient un employé de longue date des Marquis. D’ailleurs, quand on joue contre eux, on n’a pas le choix d’en habiller un peu plus. »

DING ! DING !

Assurément, il y aura un client pour Brashear.

« Ça, c’est à moi de décider, maintient l’homme fort. Souvent on est mis dos au mur pour faire cette job-là, mais à mon âge et avec mon expérience, je peux choisir ce que je veux faire. »

Les Pétroliers mènent 4 à 0 dans les premiers instants de la deuxième période lorsque Brashear accepte l’invitation de Brett Gallant, incitant le DJ de la place à faire retentir l’effet sonore de la cloche d’une arène de boxe.

Un moment que la foule savoure pleinement.

RIEN D’UN PIED DE CÉLERI

Gallant n’a rien d’un pied de céleri. Bien qu’il lui concède trois pouces et quelques dizaines de livres, c’est une pointure à la hauteur de Brashear.

Gallant a disputé 14 saisons dans la Ligue américaine à Bridgeport, Lake Erie et Cleveland, gagnant en cours de route la coupe Calder en 2015-2016. Son tableau de chasse est bien garni. Il s’est battu contre de grosses pointures : Dylan McIlrath, Brian McGrattan. Il avait même eu le meilleur sur George Parros dans un combat au Centre Bell.

Ce soir, il ajoutera Brashear à sa collection en le renversant après avoir échangé coup pour coup avec lui.

Une défaite serrée pour l’ancien dur à cuire du Canadien. Une pas mal plus gênante pour son équipe qui s’incline 6 à 2.

Au grand dam des spectateur­s, dont plusieurs sont allés faire réchauffer leur voiture avant la fin de la rencontre.

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