Un père coupable d’agressions sexuelles
Il a été soupçonné d’avoir violé sa fille à répétition après que sa victime eut été diagnostiquée pour l’herpès
Un père indigne de la Montérégie, soupçonné d’avoir transmis l’herpès à sa fille d’à peine huit ans, en l’agressant sexuellement à répétition, vient d’être déclaré coupable sur toute la ligne.
« En dépit des méandres de son témoignage, [la fillette] ne dévie jamais de sa trajectoire : elle a été victime de contacts sexuels et c’est son père et personne d’autre qui les a commis », a relevé le juge Christian Jarry au palais de justice de Saint-Hyacinthe.
L’homme de 40 ans, qu’on ne peut nommer pour protéger l’identité de la plaignante, a été trouvé coupable en février d’agressions sexuelles et d’agressions sexuelles causant des lésions.
Des soupçons ont émergé à la fin de l’année 2018, quand la fillette de huit ans a été diagnostiquée pour l’herpès de type 2. Elle s’était plainte de boutons et de douleurs en urinant.
Ses parents, nouvellement séparés à l’époque, sont porteurs de la maladie depuis plusieurs années.
QUINZAINE DE FOIS
La jeune victime a elle-même suggéré une explication : son père l’avait agressée sexuellement à une centaine de reprises depuis l’âge de 6 ans.
« En témoignant quatre ans plus tard, elle révise le nombre à une quinzaine, dont environ cinq fois dans la salle de bain. Elle précise que le nombre 100 visait à transmettre l’idée que plusieurs agressions sont survenues », fait valoir le juge Jarry.
Les atrocités survenaient quand la fillette devait appliquer une crème sur ses parties génitales, elle qui composait avec les complications liées à ses infections urinaires. Plutôt que de l’aider, le délinquant en profitait pour assouvir ses pulsions.
Après qu’un médecin eut confirmé que la plaignante avait contracté l’herpès, son agresseur a assuré à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ne pas être à l’origine de l’infection.
À L’HÔPITAL
Ses craintes étaient néanmoins si fortes qu’il en aurait été malade et même hospitalisé.
Celui qui a nié en bloc les horreurs qu’on lui reprochait a ensuite témoigné ne pas avoir été conscient de son infection avant un dépistage positif en 2019.
C’est finalement l’historique de son dossier médical qui l’a trahi. Un premier diagnostic avait été fait en... 2014.
Le tribunal n’a ainsi accordé « aucune crédibilité » à sa version des faits. Il en a été tout autre pour la jeune victime, malgré des imprécisions et des contradictions.
« Elle s’est bien exprimée pour son âge, a témoigné de façon posée et la gêne qui l’habitait, au moment des déclarations filmées, lorsque les sujets de nature sexuelle étaient abordés, donne à son témoignage une aura de vérité », a relaté le juge Jarry.
Le magistrat a par ailleurs mentionné que la fillette n’avait « aucune raison d’accuser faussement son père ».
Le père indigne devrait connaître sa sentence plus tard cette année. Il reviendra devant le tribunal en mai prochain. Me Isabelle Morin représentera le ministère public, tandis que Me Julie Lepage défendra l’accusé.