Le Journal de Montreal

Maître dans l’art de perdre des avances

La troupe de Martin St-Louis a bousillé pas moins de 12 fois des priorités depuis le début de la campagne

- Jonathan.bernier@quebecorme­dia.com

NASHVILLE | Protéger ses avances. Bien qu’il soit aussi évident que la vérité de La Palice, ce n’est pas un concept qui est inné. Au même titre que marcher, courir et parler français - comme nous l’avait indiqué Pierre Gauthier, sur un ton moralisate­ur, à une autre époque -, ça s’apprend.

Voilà où les joueurs du Canadien semblent être rendus au niveau collectif. Martin St-Louis a raison lorsqu’il dit que sa troupe est dans le coup beaucoup plus souvent que la saison dernière.

Les varlopes se font beaucoup plus rares. Sauf qu’elle échappe bêtement des points de classement en ne réussissan­t pas à planter le dernier clou du cercueil de ses adversaire­s.

Trente-cinq fois cette saison, le Tricolore a été impliqué dans un match où l’issue a été décidée par la marge d’un but. À 20 reprises, il a subi la défaite, dont 10 fois en bris d’égalité. C’est plus que n’importe laquelle des 31 autres équipes de la LNH.

Sur ces 20 revers, 12 fois les Montréalai­s ont perdu une avance. À six occasions, ils détenaient même une avance de deux buts à un moment où l’autre du match. D’ailleurs, ce fut le cas samedi, à Tampa.

Une statistiqu­e inquiétant­e, mais qui pourrait être pire. Sur les 15 matchs que le Canadien a remportés par la marge d’un but, cinq l’ont été après qu’il eut bousillé une priorité de deux buts (à deux reprises, il a même gaspillé des avances de trois buts).

TROP DE NERVOSITÉ

Treize fois, donc, le Canadien a perdu une priorité de deux buts ou plus. On parle de 21 % des matchs. C’est énorme.

C’est énorme, mais c’est la réalité des jeunes équipes. Et chaque occasion vient semer un doute supplément­aire dans la tête des joueurs. Un peu de pression de l’adversaire suffit pour ramener un sentiment de panique.

« On est un peu nerveux dans ces situations, a reconnu Kaiden Guhle, aux journalist­es sur place à Tampa. Apprendre à gagner, apprendre à jouer avec une avance, c’est ce qu’on doit faire. »

« Et on essaie de le faire, ce n’est pas comme si on n’essayait pas, a-t-il ajouté. Quand on aura maîtrisé ça, je pense qu’on va être correct. »

LES PIRES DE LA LNH

Pour s’aider à atteindre cet objectif, le Canadien devra éviter de se tirer lui-même dans le pied en offrant à ses rivaux des occasions qui, normalemen­t, devraient lui appartenir. Comme des buts en désavantag­e numérique, par exemple.

Le Canadien a permis 11 fois à ses adversaire­s d’inscrire un but pendant qu’il se trouvait lui-même en supériorit­é numérique. Aucune équipe n’a fait pire cette saison dans le circuit Bettman. C’est tout un contraste avec l’an dernier, alors qu’il en avait accordé... trois.

Le Canadien a perdu neuf des 10 matchs lors desquels ça s’est produit (il en a encaissé deux contre le Wild, le 17 octobre).

D’ailleurs, c’est arrivé jeudi à Sunrise et samedi à Tampa. Dans un cas comme dans l’autre, ce but a permis aux Panthers et au Lightning de pousser le match en bris d’égalité.

REVIREMENT­S À LA LIGNE BLEUE

À chacune de ces occasions, c’est un jeu avorté à la ligne bleue adverse qui a mené à ce but. Les hommes de St-Louis devraienti­ls apprendre à jouer l’horloge et éviter de risquer ces revirement­s dans la dernière portion du match ?

En tout cas, ce genre de but accordé est assurément un autre irritant que le Tricolore devra corriger pour passer au prochain niveau.

Il aura une chance de remédier à la situation, demain, à Nashville.

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PHOTO REUTERS Tyler Motte, du Lightning, célèbre son but qui créait l’égalité 3 à 3 au dernier vingt au grand dam de Cayden Primeau et Mike Matheson, du Canadien.
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