DU RESPECT, DE L’ADMIRATION... ET UN PEU DE HAINE
« J’ai tellement de respect pour ce qu’il a accompli », soutient son coéquipier Patrick Bordeleau
SAGUENAY | La mise sous contrat de Donald Brashear n’est pas passée inaperçue auprès de ceux qui suivent les activités de la LNAH assidûment. D’ordinaire plutôt tranquilles, les différents réseaux sociaux des Marquis de Jonquière ont explosé.
« Quand Bob [Desjardins] a annoncé la signature de Donald, il a fallu que je fasse le modérateur pas mal plus souvent que d’habitude. Les gens écrivaient toute sorte de niaiseries sur Donald et revenaient sur son passé, a raconté Jean-Michel Tremblay, responsable des communications pour les Marquis. Il faut que tu aies du respect pour un gars de 52 ans qui a joué 1000 matchs dans la LNH. Tu ne joues pas 1000 matchs dans la LNH par hasard. »
Du respect, Brashear en a rapidement trouvé auprès de ses nouveaux partisans. Des 1800 qu’ils étaient en moyenne à l’intérieur du Palais des Sports de Jonquière, ils sont passés à près de 2200.
À elle seule, une anecdote de Jean-Michaël Fortin, descripteur des matchs du Marquis, permet de comprendre la frénésie entourant l’embauche de Brashear.
« Il m’arrive d’embarquer avec les gars sur la patinoire à la fin des entraînements. Une fois, Donald m’a demandé de rester avec lui. Il voulait que je lui fasse des passes pour pratiquer ses lancers sur réception. Quand j’ai raconté ça à mon père, il capotait. Pour lui, Brashear, c’est un joueur du Canadien de sa jeunesse. »
FUCKING DONALD BRASHEAR!
Vous direz que Fortin est dans la jeune vingtaine et qu’il peut facilement être émerveillé par l’arrivée d’un ancien de la LNH qu’il n’a vu à l’oeuvre que sur YouTube. Sauf que cet émerveillement s’est transporté dans le vestiaire des Marquis, même auprès de ceux qui ont déjà eux-mêmes évolué dans le circuit Bettman.
« C’est fucking Donald Brashear ! C’est une légende », s’est exclamé Patrick Bordeminuscule leau, lorsque rencontré dans un corridor adjacent au vestiaire.
Choix de quatrième tour (114e au total) du Wild du Minnesota, Bordeleau a diset puté 129 matchs en deux saisons demie avec l’Avalanche du Colorado. À l’image de Brashear, il est surtout reconnu pour son jeu agressif.
« La première fois que je l’ai vu dans le vestiaire, j’étais tellement impressionné. Le gars a 52 ans et a encore une shape de plage. J’espère que je vais ressembler à ça », a lancé, en rigolant, l’attaquant de 37 ans.
« Sérieusement, j’ai tellement de respect pour ce qu’il a accompli. En plus, il faisait ce que j’aime faire. Il a joué plus de 1000 matchs dans la LNH. Personne ne va pouBrashear voir lui enlever ça. »
UNE ASCENDANCE POSITIVE
Évidemment, la réputation de n’est plus à faire. Ses coéquipiers savent qu’ils pourront compter sur lui si des adversaires se permettent un peu trop de libertés à leur égard. Mais pour eux, son ascendance sur l’équipe va bien au-delà de ses qualités de redresseur de torts.
« Il ne parle pas beaucoup, mais quand il le fait, tout le monde, surtout les jeunes, arrête de faire ce qu’il fait, mentionne Alexandre Picard, le capitaine des Marquis. Il a vraiment une présence que tout le monde apprécie. »
« C’est un peu une légende, a lancé Picard, choix de premier tour (8e au total) des Blue Jackets en 2004. On a grandi en voyant un gars comme lui se battre contre d’autres légendes. Et pas juste se battre. Les gens oublient que Donald est capable de jouer au hockey. Et il est encore capable de le faire, car il le démontre à 52 ans. »
« Et ça n’arrive pas par accident, a-t-il ajouté. Il faut que tu sois dédié, que tu aies de la discipline. C’est plaisant de voir qu’il a encore tout ça à cet âge-là », a-t-il poursuivi.