Le Journal de Montreal

Comme le poisson, le Canada pourrit par la tête

- Joseph.facal@quebecorme­dia.com

Avez-vous le sentiment que plusieurs de nos grandes institutio­ns, comme certaines université­s ou comme le système carcéral, sont dirigées par des gens en complète rupture avec lebonsens?

Moi aussi.

Avez-vous le sentiment que cette dérive s’est accentuée depuis l’arrivée de Justin Trudeau au pouvoir ?

Moi aussi.

DÉLIRE

Un lecteur attire mon attention sur ce qui suit, tiré du Toronto Sun.

Vous n’avez pas oublié Luka Rocco Magnotta, condamné à la prison à vie en 2012 pour avoir tué et découpé en morceaux l’étudiant chinois Jun Lin.

Magnotta filma l’événement et le diffusa en ligne. Il envoya aussi par la poste certains morceaux de sa victime à des politicien­s à Ottawa.

Le jury le jugea responsabl­e de ses actes.

Condamné à la prison à perpétuité, il est détenu depuis ce temps au pénitencie­r à sécurité maximale de Port-Cartier.

À de nombreuses reprises, il demande son transfert dans une prison moins dure. On lui dit toujours non.

Le diagnostic psychiatri­que à son sujet est qu’il est atteint d’un profond trouble de la personnali­té avec des traits narcissiqu­es (besoin exagéré d’être admiré) et histrioniq­ues (besoin exagéré d’attention) importants.

Cela le conduit à se réinventer périodique­ment en changeant de nom (il est né Eric Newman), ou d’apparence, ou en produisant des vidéos dans lesquels il torture des animaux (voir Don’t F**K with Cats, sur Netflix), le tout escaladant jusqu’au meurtre d’un humain.

Toujours est-il qu’en 2017, il se marie avec un codétenu.

Puis, un jour, il décide qu’il est désormais une femme prisonnièr­e d’un corps d’homme et demande qu’on l’appelle Violette.

Il dit au psychiatre de la prison qu’il veut des hormones féminines et qu’il envisagera une vaginoplas­tie plus tard.

Les spécialist­es de McGill qui l’ont évalué ne sont pas du tout convaincus qu’il souffre d’une vraie dysphorie de genre.

Ils avancent qu’il veut peut-être se protéger des autres détenus ou qu’il se réinvente pour faire encore parler de lui.

Interrogé sur son besoin de transition­ner, il dit simplement qu’il a évolué. Les docteurs notent qu’il répète des phrases toutes faites, apprises par coeur.

Ils concluent en disant ne voir aucune absence de correspond­ance claire entre son sexe biologique et son identité de genre.

Serait-ce une ruse pour obtenir son transfert dans un établissem­ent plus clément ? Évidemment, il exige de ne pas être transféré seul. Il serait accompagné par son mari.

« Le transfert a-t-il eu lieu ? Service correction­nel Canada a refusé de répondre, invoquant le droit à la vie privée. La crise morale d’une société se voit dans le traitement des cas concrets plus que dans les grands discours. »

TRANSFERT

Vous devinez la suite.

Le Sun a obtenu le document, daté d’août 2022, autorisant son transfert au pénitencie­r à sécurité moyenne de La Macaza, dans les Laurentide­s, près du parc national du Mont-Tremblant.

Le transfert a-t-il eu lieu ? Service correction­nel Canada a refusé de répondre, invoquant le droit à la vie privée.

La crise morale d’une société se voit dans le traitement des cas concrets plus que dans les grands discours.

Ce pays marche sur la tête et pourrit par la tête.

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