Le Journal de Montreal

Ces fous du volant qui vous menacent

Le phénomène du white lining prend de l’ampleur et inquiète de plus en plus les autorités policières

- MAXIME DELAND

Ils zigzaguent dangereuse­ment entre les voitures à heure de grande affluence, ils roulent à très haute vitesse, enchaînant les manoeuvres périlleuse­s tout en se foutant éperdument du danger qu’ils représente­nt pour les autres : bienvenue dans le white lining ,un phénomène qui gagne en popularité dans le grand Montréal.

« On est au courant du phénomène, des gens nous ont signalé des événements de cette nature dernièreme­nt. Des enquêtes pourraient suivre dans ces différents dossiers », a dit la sergente Camille Savoie, porte-parole de la Sûreté du Québec.

D’ailleurs, vendredi après-midi, un véhicule à bord duquel se trouvaient trois jeunes de 18 ans a été vu circulant à haute vitesse sur l’autoroute 15 sud, dans l’arrondisse­ment d’Ahuntsic-Cartiervil­le, à Montréal, zigzaguant sur les voies rapides.

Quelques instants plus tard, le conducteur aurait mal négocié la bretelle menant à la rue de Salaberry et a effectué un vol plané de plusieurs mètres avant d’aller écraser son véhicule contre des arbres, en plein secteur résidentie­l. Les trois occupants ont subi de graves blessures lors de l’événement.

TOMBEAU OUVERT

« Ça ressemble beaucoup à du white lining, cet accident-là », a confié une source policière qui n’est pas autorisée à parler aux médias. L’enquête ne l’a cependant pas encore déterminé.

Le phénomène du white lining n’est pas nouveau. Très populaire aux États-Unis, cette pratique a fait son apparition au cours des derniers mois dans la grande région de Montréal.

Cette nouvelle « mode » consiste à rouler à tombeau ouvert sur les routes – principale­ment sur les grands axes autoroutie­rs –, tout en se comportant comme des pilotes de Formule 1, enchaînant les dépassemen­ts dangereux et les excès de vitesse.

La plupart du temps, l’un des occupants de la voiture filme la scène, question d’immortalis­er le moment.

Certaines de ces vidéos se retrouvent d’ailleurs sur les réseaux sociaux, où certains comptes semblent faire la promotion de ce genre de comporteme­nts.

« En publiant ça, ils s’encouragen­t à continuer. Ça prend des peines plus sévères pour contrer le phénomène », a réagi un policier de la Sûreté du Québec.

NARGUER LES AUTORITÉS

Sous le couvert de l’anonymat, d’autres policiers ont déploré le fait que de plus en plus de conducteur­s semblent prendre plaisir à narguer les autorités.

« Ils font exprès pour commettre des infraction­s sous nos yeux, sachant très bien qu’on ne pourra pas les prendre en chasse, parce que c’est trop dangereux. Et en plus, ils nous filment pour pouvoir diffuser ça », a laissé tomber un policier du SPVM.

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PHOTO D’ARCHIVES, MAXIME DELAND Un accident a fait trois blessés graves vendredi dernier dans l’arrondisse­ment d’Ahuntsic-Cartiervil­le à Montréal alors que le véhicule circulait à haute vitesse.

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