Espaces bleus : finalement, la culture, ça coûte trop cher
Déception ou évidence, le gouvernement vient d’annoncer qu’il laisse tomber son projet de créer 17 Espaces bleus, des musées consacrés entièrement à la culture québécoise.
L’absence de contrôle des coûts des projets aura eu raison de la vertueuse idée de mettre en valeur notre patrimoine.
CHRONIQUE D’UNE MORT ANNONCÉE
Depuis plusieurs mois, les partis d’opposition talonnent le gouvernement au sujet des fameux Espaces bleus.
Déjà, en janvier 2023, le ministre Lacombe constatait d’importants dépassements de coûts qui l’obligeaient à revoir l’échéancier de réalisation des projets.
En un an et demi seulement, le projet prévu à Québec était passé de 47 à 60 millions de dollars. Aujourd’hui, ce même projet avoisine à lui seul les 100 millions de dollars.
Quiconque entreprend un chantier sait pertinemment que sa facture sera plus élevée que ce qui était prévu aux plans et devis. Alors, comment expliquer que le plus important donneur d’ouvrage au Québec, le gouvernement, n’ait pas prévu les dépassements de coûts ?
ON N’APPREND PAS DE NOS LEÇONS
Après le gouvernement de docteurs des libéraux, nous avons depuis 2018 un gouvernement de comptables.
Nos finances publiques ne devraient que mieux s’en porter. Or, rien n’est moins vrai.
Et non, ce n’est pas la faute de la pandémie.
Le gouvernement a fait de nombreux choix économiques discutables depuis 6 ans. J’ai souvent dénoncé la gestion des enjeux à coup de primes. Les promesses de baisses d’impôt et les annonces de chèques à la veille des élections ne sont que des symptômes d’une gestion qui manque de vision à long terme.
Ce gouvernement n’apprend visiblement pas de ses erreurs.
Maternelles 4 ans ? La facture explose. Négociations avec les fonctionnaires ? La facture explose. Maisons des aînés, on n’en parle même pas.
L’idée des Espaces bleus cadrait bien avec le discours nationaliste de la CAQ. Force est de constater qu’entre culture et budget, c’est toujours l’argent qui gagne.