Le Journal de Montreal

Demain, je change de race !

- Richard.martineau@quebecorme­dia.com

Il y a quelque chose que je ne comprends pas dans la « théorie du genre » et la question des changement­s de sexe.

Si le genre est une constructi­on sociale, s’il suffit que je me lève un matin et que je dise « je suis une femme » pour que je devienne comme par magie une « femme » et que l’État me reconnaiss­e comme « femme », si la biologie n’est plus un obstacle à mes désirs…

Si tout ce qui compte, maintenant, c’est le « ressenti », si mon identité sexuelle est un « spectre » sur lequel je peux me promener à ma guise, si nous sommes tous des Messieurs et des Mesdames Patate, si je peux être un homme en bas de la ceinture, une femme en haut et un X dans ma tête…

Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour la race ?

Pourquoi je ne pourrais pas dire que je « me sens noir » ? Ou que je « me sens asiatique » ?

Pourquoi l’identité raciale ne serait-elle pas un kit, elle aussi, que je construira­is selon mes humeurs et mes envies ?

«JEMESENSNO­IR»

J’entends déjà les wokes s’offusquer…

« Mais, enfin, ça serait de l’appropriat­ion culturelle ! On ne peut pas s’approprier la culture d’un autre, voyons ! C’est du colonialis­me ! »

Ce à quoi je répondrais : mais on peut s’approprier un sexe ?

On peut se déguiser en femme ?

Je ne peux pas me déguiser en samurai à l’Halloween, mais je peux m’identifier comme femme ? C’est ça que vous êtes en train de me dire ?

Je ne peux pas me dire

Japonais si je ne suis pas né au Japon de parents japonais et si je n’ai pas été élevé dans la culture japonaise, et je ne peux pas accrocher un « attrapeur de rêves » dans ma chambre si je ne suis pas un « vrai » autochtone… mais je peux dire que je suis une femme même si j’ai un pénis et une barbe ?

Euh… Expliquez-moi, parce que je ne comprends pas, là…

Le « ressenti » fonctionne pour le sexe… mais pas pour la race ?

Pour la race, soudaineme­nt, c’est la biologie qui prime ? Le sang ? La pigmentati­on de la peau ? Les gènes ?

Il me semble que si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou !

Si je peux dire que je me sens femme en dedans, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas dire que je me sens noir en dedans…

Je baisse mes culottes, je regarde mon pénis et je peux vous dire qu’il ne ressemble pas à une « constructi­on sociale » ....

Mais à une « constructi­on » biologique.

Avec des tissus, des veines, du sang.

C’est plus l’identité culturelle qui est une constructi­on strictemen­t sociale, non ?

Bref, tout ça est très mêlant.

On peut changer de sexe… mais pas de race ? Pourquoi ?

UNE THÉORIE BANCALE

Et puis, il y a un autre truc que je ne comprends pas…

Quand un Québécois de souche fait du yoga, c’est épouvantab­le, car il s’approprie la culture indienne.

Mais quand un immigrant indien danse la gigue, c’est fantastiqu­e, car ça prouve qu’il s’est bien intégré… Euh…

Ça marche juste dans un sens, cette affaire-là ?

Se pourrait-il que cette théorie soit mal comprise parce qu’elle est bancale ?

Qu’elle soit une constructi­on… « idéologiqu­e » ? Sans fondement véritable ?

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