Le Journal de Montreal

Ils ont ouvert plus de 500 dossiers au tribunal

- CLARA LOISEAU

Un groupe d’investisse­urs immobilier­s, dont Mark Kilajian est employé, a ouvert près de 550 dossiers en quelques années au Tribunal administra­tif du logement (TAL) pour résilier les baux de leurs locataires.

« Ça fait plusieurs années que les comités logement rapportent des situations qui se rattachent au groupe Hazout, à M. Hazout et à d’autres compagnies qui ont toutes des liens entre elles. Ils ont les mêmes techniques pour évincer les locataires », explique Martin Blanchard, du Regroupeme­nt des comités logement et des associatio­ns de locataires du Québec (RCLALQ).

Avec Zagora, l’une de ses nombreuses sociétés, l’homme d’à peine 32 ans assure la gestion de près de 70 immeubles, dont celui du 2215 boulevard Rosemont (voir texte ci-contre), mais aussi d’autres à Montréal, Gatineau, Granby, Saint-Jean-sur-Richelieu et Québec.

La plupart des immeubles que sa société gère appartienn­ent à des compagnies à numéro appartenan­t à ses frères ou à lui-même. Le 2215 boulevard Rosemont appartient à son employé et directeur des acquisitio­ns, Mark Kilajian.

ENTREPRISE TENTACULAI­RE

« En faisant des recherches, j’ai vu qu’il y avait une soixantain­e d’entreprise­s attachées les unes aux autres », indique Rose Tremblay, du Comité logement Petite-Patrie, à Montréal.

En consultant les dossiers au TAL pour chacune des adresses, Le Journal a comptabili­sé 549 dossiers ouverts pour des résiliatio­ns de bail pour non-paiement de loyer, retard de plus de trois semaines ou retards fréquents.

Par l’entremise d’un service de relations publiques, l’entreprise Gestion Zagora a indiqué que l’ouverture d’un dossier au TAL « est utilisée en dernier recours ».

« Nous exerçons toujours ces recours dans le délai raisonnabl­e prévu par la loi dans le cadre d’un non-paiement de loyer », ont-ils ajouté dans leur courriel.

« Les dossiers de non-paiement et résiliatio­ns sont les causes les plus rapidement entendues au TAL et une fois à l’audience, les locataires n’ont jamais le temps d’expliquer le contexte », déplore Rose Tremblay du Comité logement Petite-Patrie.

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