Le Journal de Montreal

Espionnage chinois : le NPD protège Trudeau

Les députés néo-démocrates se sont de nouveau portés à la défense des libéraux aux Communes lundi, leur permettant de bloquer l’enquête parlementa­ire sur l’espionnage chinois au laboratoir­e de haute sécurité des maladies infectieus­es de Winnipeg. Justin T

- Normand.lester @quebecorme­dia.com

Deux chercheurs liés à l’armée chinoise et au labo de virologie de Wuhan y ont volé, pendant des années, des secrets scientifiq­ues et des agents pathogènes dangereux pour les transmettr­e à la Chine.

La Dre Xiangguo Qiu et son mari, Keding Cheng, ont été expulsés du labo de Winnipeg en 2019. Mais leurs licencieme­nts n’ont été annoncés qu’en janvier 2021. Le couple a disparu sans laisser de traces alors qu’il faisait l’objet d’une enquête de la GRC, du SCRS et de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Faut le faire !

VOLTE-FACE DE TRUDEAU SUR L’ENQUÊTE

Après plusieurs années de demandes des partis d’opposition, le gouverneme­nt Trudeau avait finalement accepté que des députés de tous les partis puissent avoir accès à des documents sur les enquêtes des services de sécurité canadiens dans ce dossier.

Le comité spécial de députés avait reconnu que certaines informatio­ns devaient rester secrètes pour des raisons de sécurité nationale, mais il affirmait que d’autres informatio­ns étaient expurgées pour protéger des cadres de l’ASPC.

Le gouverneme­nt libéral avait aussi accepté qu’une commission parlementa­ire convoque des témoins pour tenter d’aller au fond de cette mystérieus­e et troublante affaire. Plusieurs responsabl­es de haut niveau allaient être convoqués, dont le directeur du SCRS, David Vigneault, la conseillèr­e à la sécurité nationale du premier ministre, Nathalie Drouin, et le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.

Puis Trudeau s’est ravisé. Pas question que les parlementa­ires enquêtent là-dessus.

Incapable de répondre aux questions à ce sujet, Justin Trudeau a détourné les critiques en accusant Pierre Poilievre de se servir de la sécurité nationale comme arme. Le chef conservate­ur a méchamment souligné que les réseaux d’espionnage chinois à travers le Canada avaient soutenu la réélection d’un gouverneme­nt libéral en 2021.

LE NPD SE CACHE DERRIÈRE LA JUGE HOGUE

Le NPD a justifié son appui à Trudeau dans l’affaire de l’espionnage chinois à Winnipeg en disant que la commission Hogue, qui enquête déjà sur l’ingérence chinoise dans la politique canadienne, devrait aussi s’occuper de ce dossier.

C’est une façon de noyer le poisson. La juge Marie-Josée Hogue, de la Cour d’appel du Québec, a pour mission de découvrir l’ampleur de l’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales de 2019 et de 2021. Et ce n’est pas tout. Non seulement on lui demande de découvrir les ingérences de la Chine, mais aussi celles de la Russie, de l’Inde et de tout autre acteur, étatique ou non, dans les récentes élections fédérales. Ça fait du pain sur la planche.

Et en plus, dès ses premières audiences publiques, des questions ont été soulevées sur son fonctionne­ment et le choix des personnes qui ont obtenu le statut d’intervenan­t.

Ainsi, l’impartiali­té de la juge Hogue a été mise en doute lorsqu’elle a permis au sénateur Yuen Pau Woo de participer à l’enquête en tant qu’intervenan­t à part entière. Non seulement Woo a servi jusqu’en 2022 comme chef du Groupe des sénateurs indépendan­ts aligné sur les libéraux, mais ses prises de position reflètent celles du Parti communiste chinois.

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