Que les bottines suivent les babines

Quelle triste nouvelle que l’annonce du festival Juste pour rire prenant des mesures pour se protéger de ses créanciers ! Cette déclaration survient juste après l’abandon du projet des Espaces bleus par le gouvernement du Québec.

Ajoutons à ces événements malheureux la crise aiguë que traversent nos médias.

APPORT ÉNORME

Le festival Juste pour rire dépasse largement le cadre d’un simple événement. Il constituait une vitrine importante pour Montréal et le Québec. Ce festival a contribué à l’essor de nombreuses carrières d’humoristes locaux, à attirer les foules et à faire rayonner notre fierté à l’international.

Il s’agit d’une institution montréalaise majeure qui a grandement enrichi la Place des Arts, la transformant en un centre culturel vibrant. Les diverses activités proposées touchaient un large public et offraient une variété d’expériences : des performances gratuites en plein air, des spectacles de grande qualité en salle, des restaurants et des bars animés au rythme des numéros, des enfants et des grands-parents émerveillés, etc.

Que restera-t-il de tout cela ? Cette inquiétude est légitime.

AU COEUR DE NOTRE IDENTITÉ

L’humour est au coeur de notre identité culturelle. Nos humoristes brillent tant ici qu’à l’étranger et ont souvent fait leurs débuts au sein du festival. Tout comme le festival d’humour de Montreux en Suisse ou le Marrakech du rire, le festival Juste pour rire nous permet de promouvoir la culture francophone et de jouer un rôle de leader sur la scène internationale.

Notre culture subit des coups de tous côtés en ces temps difficiles. Les initiatives échouent, les crises se multiplient, les salles de rédaction se vident et les institutions se préparent au pire. Pourtant, on nous dit que notre langue et notre culture sont au fondement même de notre identité. Peut-on alors espérer que les bottines suivent les babines ?