De héros à zéro comme coachs
Et de sept ! C’est le nombre d’entraîneurs de la Ligue nationale de hockey passés à la trappe dans la Ligue jusqu’ici cette saison. Le dernier en lice, Lindy Ruff qui a été congédié par les Devils du New Jersey lundi, était finaliste au trophée Jack Adams l’an dernier.
Pour Jacques Lemaire, le titre d’entraîneur de l’année était un cadeau empoisonné. Il demandait avec humour aux journalistes de la presse électronique admissibles à voter d’oublier son nom au moment du scrutin.
Ces derniers lui ont attribué le trophée Adams à sa première saison derrière le banc des Devils du New Jersey, en 1993-1994. Inspirés par la tenue d’un gardien recrue nommé Martin Brodeur, les Devils atteignirent la finale de l’Association Prince de Galles contre les Rangers de New York. Les New-Yorkais l’emportèrent en prolongation lors du septième match. Les moins jeunes se souviendront de l’exubérance du descripteur des matchs des Rangers qui criaient à pleins poumons « Matteau, Matteau, Matteau, Matteau, Matteau ! », lorsque le colosse abitibien a marqué le but décisif dans la rencontre ultime.
L’année suivante, les Devils remportaient la Coupe Stanley pour la première fois. Ils ratèrent ensuite les séries éliminatoires. Puis après deux bonnes saisons suivies de sorties rapides en séries, Lemaire perdit son poste.
Le contexte était différent chez les Devils à l’arrivée de Ruff. L’équipe amorçait une reconstruction majeure. Les deux premières saisons furent difficiles. Mais l’an dernier, sans que l’on ne les voie vraiment venir, les Diables ont connu une saison de 112 points. Tombeurs au premier tour des Rangers, qu’ils éliminèrent en sept matchs, ils s’inclinèrent en cinq rencontres au tour suivant devant les Hurricanes de la Caroline.
BLESSURES ET GARDIENS PEU FIABLES
La situation a tourné au vinaigre cette saison. L’absence du défenseur Dougie Hamilton fait mal. Le joueur de centre Jack Hughes a raté une dizaine de matchs. Enfin, les gardiens sont terribles. Nico Daws, Akira Schmid et Vitek Vanecek, qui soigne actuellement une blessure, montrent des moyennes d’efficacité inférieures à ,900. Leur rendement combiné de ,891 les place à l’avant-dernier rang dans la LNH à ce chapitre. Ce n’est pas avec de telles statistiques qu’une équipe peut aspirer à la Coupe Stanley.
Le directeur général Tom Fitzgerald espère néanmoins sauver la saison. Avant les matchs d’hier, les Devils étaient à huit points d’une place dans les séries avec 21 rencontres à disputer. Il sera très difficile, voire impossible, pour les Devils de combler cet écart.
Bonne chance, Travis Green !
ROY N’EST PAS SORTI DE L’AUBERGE
Les Islanders de Patrick Roy sont aussi dans une position précaire. Ils étaient à six points du huitième rang au moment d’affronter les puissants Panthers de la Floride, hier soir.
L’équipe de Long Island montre une fiche de 6-5-3 depuis l’arrivée de Roy, mais elle venait de remporter ses trois derniers matchs. La défense s’est resserrée sous la direction de Roy, mais l’attaque n’est pas à tout casser.
À vrai dire, Patrick n’a pas hérité d’une grande équipe. Les Islanders ne sont pas jeunes. Leur moyenne d’âge de 29,6 ans les place dans le peloton des formations les plus âgées de la LNH.
Outre le défenseur Noah Dobson, qui a 24 ans, les autres membres du noyau de l’équipe ont 26 ans et plus. Matthew Barzal aura 27 ans en mai et Bo Horvat, 29 ans en avril. Kyle Palmieri a eu 33 ans au début février et Brock Nelson atteindra cet âge en octobre.
Le gardien titulaire Ilya Sorokin célébrera ses 29 ans en août pendant que son auxiliaire Symeon Varlamov soufflera sur 36 bougies en avril.
Avant longtemps, il y aura donc du gros travail à faire du côté de Long Island.
ÇA CHAUFFE POUR KEEFE
Enfin, parlons des Maple Leafs de Toronto.
Leur défaite de 4 à 1 à domicile aux mains des Bruins de Boston, lundi, est un bien mauvais présage à l’approche des séries. Pour tout dire, la formation torontoise est mal bâtie. Auston Matthews, Mitch Marner et William Nylander continuent d’accumuler les buts et les points, mais l’équipe n’en finit plus de tourner en rond. John Tavares montre pour sa part des signes de ralentissement.
Le statut de Sheldon Keefe, qui doit commencer une prolongation de deux ans l’an prochain, a été mis en doute plus d’une fois cette saison. Si les Leafs trébuchent encore tôt dans les séries, ce sera peut-être la fois de trop pour lui.
La vie d’entraîneur, c’est ça. Ils sont embauchés pour être congédiés.