BUTLER JOUE GROS
C’est une « question de vie ou de mort » pour lui, lance son adversaire de demain soir, Steve Rolls
MONTRÉAL – Ce n’est rien de moins que la carrière du boxeur Steven Butler qui se jouera contre Steve Rolls, demain, au Casino de Montréal.
Ce fut martelé à répétition pendant la conférence de presse organisée par Eye of the Tiger Management (EOTTM), hier.
« C’est un combat très significatif, où les deux boxeurs ne peuvent pas se permettre de perdre. C’est ingrat, car le vainqueur va se retrouver au sommet de la division et le perdant va dégringoler dans les classements », a déclaré le vice-président d’EOTTM, Antonin Décarie.
À 28 ans, Butler (33-4-1, 27 K.-O.) compte déjà deux défaites en combat de championnat du monde à sa fiche. Un revers contre Rolls (22-3-0, 12 K.-O.) réduirait presque à néant ses chances d’obtenir une autre occasion de remporter une ceinture de champion.
Le pugiliste de Montréal en est bien conscient, mais il refuse de se projeter dans l’avenir avant les derniers coups de poing de ce duel des poids moyens.
« Rolls et moi, nous avons sensiblement le même parcours dans la boxe. Tous les deux, nous avons échoué dans nos tentatives précédentes de faire partie de l’élite », a laissé tomber Butler.
« Je ne veux pas me mettre de la pression en disant que c’est un do or die. J’ai mon travail à faire et je me suis préparé comme je le fais d’habitude. »
« Je ne veux juste pas me mettre de la pression supplémentaire sur les épaules, a-t-il renchéri. C’est un gros combat et je ne me vois pas le perdre. »
« INVESTI ÉMOTIONNELLEMENT »
Que cela plaise ou non à Butler, il devra prendre de grosses décisions et probablement tenir une discussion difficile avec le promoteur Camille Estephan en cas de défaite. Celui-ci s’est dit « investi émotionnellement » avec Butler. Ils travaillent ensemble depuis une dizaine d’années.
« Les athlètes ne veulent jamais voir ça comme la fin. Moi, à titre de promoteur, c’est la même chose, a indiqué le grand patron d’EOTTM. Ça fait dix ans que nous sommes ensemble et ce fut une association fructueuse. J’aimerais que ça continue. »
Comme Butler, Estephan ne veut pas franchir le pont avant d’être arrivé à la rivière.
« Je préfère ne pas me préparer à ça, a-t-il affirmé lorsque questionné sur une possible défaite de son poulain. Je n’y pense pas. J’ai déjà eu des discussions difficiles avec certains de nos boxeurs dans le passé. J’ai déjà eu à dire que c’était la fin. Ce n’est jamais facile. »
« Comme mes boxeurs, je dois être persuadé que nous aurons un verdict positif. »
ROLLS NE CRAINT PAS LES MOTS
Contrairement à son rival québécois, Rolls s’est permis de dire plusieurs fois que c’était une « question de vie ou de mort » pour lui.
Le Torontois a moins de combats professionnels derrière la cravate que Butler, mais il a 11 ans de plus que lui.
« C’est une question de classement et pas d’âge, a toutefois indiqué le boxeur de 39 ans. Je me sens bien et vous allez pouvoir le constater jeudi soir. Vous allez avoir l’impression que j’ai trouvé la fontaine de Jouvence. »
« J’ai encore l’impression que je fais partie de l’élite chez les poids moyens. Cependant, je dois passer par-dessus Butler afin d’obtenir une chance de compétitionner pour un titre mondial. »
Par ailleurs, les deux hommes se connaissent plutôt bien. Ils sont allés dans le ring ensemble pour cinq ou six séances de sparring en 2022.
« Un combat, c’est complètement différent, a tenu à préciser Butler. À l’entraînement, nous avons des [gants] de 16 onces et des casques. »
« C’est sûr qu’on se connaît bien, mais avec des petits gants, c’est un autre sport », a conclu Butler avec un sourire en coin.