Le Journal de Montreal

Un fraudeur d’aînés sans pitié déjà libre

Même s’il n’a pas vraiment travaillé sur lui en détention

- MICHAËL NGUYEN

Un fraudeur sans scrupule qui avait « saigné à blanc » des aînés vulnérable­s pour près de 900 000 $ est déjà sorti du pénitencie­r, même s’il n’a purgé que la moitié de sa peine de 7 ans et demi d’incarcérat­ion et qu’il n’a pas fait trop d’efforts pour se remettre sur le droit chemin.

« La transparen­ce et l’honnêteté ne sont pas vos plus grands atouts. Peu de progrès ont été réalisés, vous ne vous êtes pas engagés dans votre plan de réhabilita­tion », a commenté la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada [CLCC] à propos de Richard Chandroo.

Juste après, l’organisme concluait toutefois que malgré son « faible potentiel de réinsertio­n sociale », il méritait d’être libéré afin d’aller vivre en maison de transition pour les prochains mois.

Ainsi, le fraudeur de 49 ans n’aura passé que trois ans et demi derrière les barreaux pour ses fraudes qui ont laissé des aînés sans le sou. Spécialisé dans les fraudes d’héritages, il mêlait de vrais et faux documents pour mettre ses proies en confiance.

Cela lui permettait de convaincre ses victimes de lui prêter de l’argent pour lui permettre de toucher un héritage, mais bien évidemment, ses promesses de remboursem­ent n’étaient jamais honorées.

ELLES ONT TOUT PERDU

En tout, il a fait trois victimes, toutes octogénair­es, qui ont perdu pratiqueme­nt toutes leurs économies.

« C’est un manipulate­ur rusé prêt à tout pour saigner à blanc ses victimes », avait dit le juge Salvatore Mascia en le condamnant.

Quand il avait obtenu une semi-liberté en novembre dernier, il a rapidement été arrêté pour un vol de pneus d’hiver chez un garagiste. Il était alors à bord d’une voiture, même si conduire lui était interdit. Dans ce dossier, la Couronne est toujours en train d’évaluer s’il devrait être accusé.

Sauf que dans tous ses déboires, Chandroo n’aurait pas commis de gestes physiques violents. Et comme il s’agit du critère pour obtenir une libération conditionn­elle, le fraudeur a quand même pu quitter l’austérité du pénitencie­r.

Chandroo doit d’ailleurs toujours rembourser ses victimes, faute de quoi il devra être incarcéré pendant deux ans.

Et une fois qu’il aura payé sa dette envers la société, il devrait être déporté puisqu’il n’est pas citoyen canadien.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Richard Chandroo lors d’une audience au palais de justice de Montréal, en juin 2020.

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