Difficiles négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas
Après cinq mois de guerre, la faim atteint des « niveaux catastrophiques » à Gaza
AFP | Les médiateurs internationaux ont poursuivi hier leurs négociations pour arracher un accord de trêve à Israël et au Hamas à Gaza, où la mort et la faim sont désormais le lot quotidien de la population civile.
Réunis au Caire, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte espèrent obtenir un accord avant le ramadan dans le territoire dévasté et assiégé, où les bombardements israéliens ont fait 86 morts ces 24 dernières heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Déclenchées par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles de l’armée israélienne ont plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire catastrophique : 2,2 des 2,4 millions d’habitants sont menacés de famine et 1,7 million ont été contraints de fuir leur foyer, selon l’ONU.
Face à cette guerre dévastatrice qui entre aujourd’hui dans son sixième mois, les États-Unis réclament avec de plus en plus d’insistance une trêve avant le ramadan, le mois sacré du jeûne musulman qui commence la semaine prochaine.
Une trêve serait associée à une libération d’otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre en échange de Palestiniens incarcérés par Israël et à une entrée d’une quantité accrue d’aides à Gaza.
Les discussions, commencées dimanche, sont « difficiles », selon la chaîne AlQahera News, proche du renseignement égyptien.
« FAMINE GÉNÉRALISÉE »
Alors que l’aide internationale n’arrive qu’au compte-gouttes, le Programme alimentaire mondial (PAM) a prévenu que la faim atteignait des « niveaux catastrophiques » dans le nord du territoire palestinien, rendu difficilement accessible par les destructions, les combats et les pillages.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, une fille de 15 ans est « décédée de malnutrition » dans cette région, ce qui porte, selon lui, à au moins 18 le nombre de Palestiniens morts de malnutrition et de déshydratation.
Face à ce qu’elle a décrit comme une « famine généralisée » à Gaza, l’Afrique du Sud a demandé à la Cour internationale de Justice d’imposer des mesures d’urgence à Israël.
À Londres, après une rencontre avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a affirmé que la situation à Gaza « doit changer ».
Et Rome a annoncé le lancement lundi d’une initiative, « Food for Gaza », dont l’objectif est de coordonner l’aide alimentaire avec les agences spécialisées de l’ONU et de la Croix-Rouge.
Ces derniers jours, des avions de plusieurs pays, dont les États-Unis, ont largué des aides sur le nord de la bande de Gaza. Mais cela « ne permettra pas d’éviter la famine », selon le PAM.
« La farine [fournie par l’ONU] ne suffit pas. Nous avons des enfants qui ont besoin de lait », a dit Mohammad Abou Audeh, un déplacé, dans la ville de Rafah, située dans l’extrême sud de la bande de Gaza contre la frontière fermée avec l’Égypte.