Un don anonyme de 500 000 $
Les athlètes qui se partageront la bourse ont été choisis par un comité et d’un représentant du donateur
Un donateur anonyme a versé un demi-million à cinq athlètes québécois en prévision des Jeux olympiques de 2024 à Paris et de 2026 à Milan Cortina
Un comité formé de gens du COC et d’un représentant du donateur a identifié les cinq heureux élus au terme d’un processus de sélection qui s’est conclu par une entrevue. Le COC a aussi reçu les recommandations de l’organisme À Nous le Podium pour son choix final. Et les gagnants sont le planchiste Eliot Grondin, la boxeuse Tammara Thibeault, la sauteuse acrobatique Marion Thénault, la canoéiste Sophia Jensen et le plongeur Nathan Zsombor-Murray.
« Ce n’est pas la somme la plus élevée que la Fondation reçoit, mais la personne entre dans la catégorie des grands donateurs, a mentionné le chef du sport au COC, Eric Myles. Les grandes lignes ont été établies rapidement. Le donateur nous faisait confiance dans le choix ; il voulait faire une différence dans la vie des athlètes ; et il souhaitait que les boursiers proviennent du Québec. Le plus grand défi a été d’en choisir seulement cinq. On a écarté les athlètes qui ont un revenu supérieur annuel à 150 000 $. »
ÉQUIPEMENT PLUS SOPHISTIQUÉ
Double médaillé des Jeux olympiques de Pékin, Grondin pourra miser sur un équipement plus sophistiqué en raison de ce généreux donateur.
« Quand tu connais du succès, tu dois creuser plus loin pour trouver les budgets qui permettront de continuer de t’améliorer. Cette bourse permettra de concevoir une planche et des fixations personnalisées en plus de défrayer une partie des frais d’entraînement.
« J’ai appris la nouvelle pendant la période des Fêtes et ce fut un super beau cadeau de Noël de poursuivre le meneur au classement cumulatif de la Coupe du monde de snowboard cross. Ça m’enlève un poids sur les épaules et ça m’aide à planifier. J’aimerais connaître l’identité du donateur pour le remercier face à face. »
Comptant en bonne partie sur la contribution financière de ses parents pour atteindre son rêve olympique, Jensen est comblée de pouvoir compter sur une aide financière substantielle pour une période de cinq ans. À San Diego où l’équipe canadienne s’entraîne, elle pleurait quand elle a appelé sa mère pour lui partager la bonne nouvelle.
TRÈS ÉMOTIVE
« C’est vraiment touchant que quelqu’un croie en moi pour les cinq prochaines années, a-t-elle exprimé. Je suis heureuse. Je compte sur quelques commanditaires, mais tout cet argent disparaît dans l’achat de nombreux billets d’avion pour la Californie. Les camps d’entraînement en Nouvelle-Écosse coûtent également très cher. »
Les sélections canadiennes auront lieu du 23 au 28 avril en Californie et se poursuivront lors de la première Coupe du monde à Szeged en Hongrie du 10 au 12 mai. Jensen souhaite suivre les traces de la double médaillée des Jeux de Tokyo Laurence Vincent Lapointe qui a pris sa retraite au retour du Japon à l’été 2021. Le canoë féminin se retrouvait sur l’affiche des Jeux pour la première fois de son histoire.
« Je me suis entraînée avec Laurence avant qu’elle se retire et je la trouve vraiment inspirante, a souligné la médaillée d’or des mondiaux juniors et U-23 à neuf reprises. Son dévouement et sa motivation m’ont toujours impressionnée. »
ÉVALUATION ANNUELLE
Les athlètes ont signé un contrat pour officialiser le tout.
« Ce n’est pas automatique que la bourse soit renouvelée et il y aura une évaluation annuelle, a indiqué Myles. Par contre, un athlète ne perdra pas sa bourse s’il rate sa qualification olympique. L’athlète ne sera pas pénalisé s’il poursuit sa carrière. »
Qu’arrivera-t-il avec Thibeault qui a fait part de son désir de faire le saut chez les professionnels après les Jeux olympiques de Paris ?
« On a abordé ce sujet en toute transparence avec Tammara et elle ne sera pas exclue automatiquement si elle se retrouve chez les pros. La bourse fait une grosse différence pour Paris et on va s’ajuster chaque année. Plusieurs boxeuses ont des emplois pour joindre les deux bouts. »