Le Journal de Montreal

Un Québécois critique Patinage de vitesse Canada

L’organisati­on estime que les mondiaux ne font pas partie du modèle olympique

- RICHARD BOUTIN

Sérieux espoir de médaille pour le championna­t mondial sprint de patinage de vitesse longue piste dont le coup d’envoi est donné aujourd’hui, Laurent Dubreuil déplore qu’il doive puiser dans ses économies pour se retrouver sur la ligne de départ à Inzell, en Allemagne.

Patinage de vitesse Canada (PVC) ne paie plus les coûts de ses patineurs au mondial sprint qui comporte deux épreuves de 500 m et deux de 1000 m, ainsi que pour le mondial toutes distances (500 m, 1500 m, 5000 m et 10 000 m pour les hommes) depuis 2018.

« C’est insultant et ça me fait capoter, a déclaré le double vice-champion du mondial sur 500 m. Je suis l’un des meilleurs patineurs au monde et j’ai des chances aux médailles. »

PVC base sa décision sur le fait que les mondiaux sprint et toutes distances ne font pas partie du modèle olympique comme le mondial par distances.

« PVC dit que ce n’est pas un événement important pour ne pas défrayer nos dépenses, mais si moi, Valérie [Grenier] ou Ivanie [Blondin] gagnons une médaille, la Fédé va reprendre l’informatio­n sur ses médias sociaux et ça va devenir important, a-t-il déploré. Le mondial sprint est important et le mondial toutes distances est l’événement le plus gros dans le monde du patin après les Jeux olympiques. »

UNE CHAMBRE À 15 EUROS

Débarqué à Inzell le 28 février, Dubreuil s’est loué une chambre à raison de 15 euros par nuit. Il s’est déniché un vélo pour se rendre à l’Anneau, séparé de deux kilomètres de son logis.

« En coupant les coûts sans nuire à ma préparatio­n, mon voyage me coûtera 1500 $, a-t-il indiqué. Sur un budget d’un million, je ne peux pas croire que ce n’est pas possible de trouver 1500 $ à quelque part. »

Hier, Dubreuil a troqué sa chambre à 15 euros contre l’hôtel du championna­t. L’Union internatio­nale de patinage (ISU) assume les dépenses de tous les patineurs pour les journées de compétitio­n.

PVC a assumé les dépenses d’un entraîneur en la personne de Gregor Jelonek, qui est le coach personnel de Dubreuil et de Maltais, mais n’a pas jugé bon d’envoyer un physiothér­apeute.

JORDAN STOLZ SE RETIRE

Double champion du monde sur 500 m et 1000 m, la sensation américaine Jordan Stolz fera l’impasse sur le mondial sprint où il était le grand favori pour se consacrer au mondial toutes distances, qui est plus prestigieu­x et qui se déroulera en fin de semaine.

« S’il gagne, il va entrer dans la légende. Je comprends et je respecte sa décision même s’il était assuré de gagner le sprint. Le romantisme du mondial toutes distances et la longue histoire [la première édition a eu lieu en 1889] en font l’événement le plus prestigieu­x après les Jeux. »

Le retrait de Stolz ouvre toute grande la porte à Dubreuil pour un premier titre en carrière. Victime d’une chute sévère à l’entraîneme­nt, le Japonais Tatsuya Shinhama sera aussi absent, lui qui a gagné l’or en 2020.

« Si je gagne, on saura très bien que Stolz est le meilleur sprinter quand même. Quant à Shinhama, il ne se trouvait pas parmi les favoris au podium, mais c’est un patineur complet qui pouvait viser un top 6 ou 7. Malgré les absences, ça ne change pas mes plans. Je veux connaître les meilleures courses possibles. »

L’ÉNERGIE DE RETOUR

Sur le dos après avoir contracté un streptocoq­ue au début du mois de février, Dubreuil a complété son traitement d’antibiotiq­ues, hier.

« J’ai beaucoup plus d’énergie, mais il faudra voir si j’ai la même forme qu’à Calgary pour le mondial par distances. Disons que je suis prudemment optimiste. »

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PHOTO D’ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHER­E Laurent Dubreuil lors de la Coupe du monde à l’Anneau de glace de Québec le 4 février dernier

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